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Paris, 30ème ville où les coûts de construction sont les plus élevés

Publié le 08 avril 2022

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Arcadis, société internationale d’ingénierie et de conseil, dévoilait ce jeudi son index des coûts de la construction à travers le monde. Malgré les pénuries et l’inflation du prix des matières premières, la France semble tenir bon. Pour preuve, Nice, Paris, Marseille et Lyon se trouvent loin du top 10 des villes comptant les coûts de construction les plus élevés. Toutefois, malgré une progression en 2021, la construction française n’est pas à l’abri face au conflit russo-ukrainien.
Paris, 30ème ville où les coûts de construction sont les plus élevés - Batiweb

Ce jeudi 7 avril, la société internationale d’ingénierie et de conseil Arcadis publiait son rapport annuel des coûts de la construction à travers le monde. Dédié aux investisseurs, l’index compare et analyse l’évolution de ces coûts au sein de 100 métropoles mondiales.

Première analyse globale d’Arcadis : « Depuis 2020, la hausse des prix de l'énergie, les difficultés d’approvisionnement voire les pénuries en matériaux, générées par la crise sanitaire et amplifiées par la guerre en Ukraine, ont entraîné une augmentation à deux chiffres des coûts sur les marchés mondiaux. La hausse est particulièrement visible en Amérique du Nord et en Europe, la situation étant plus contrastée en Asie ».

Il n’est donc guère surprenant de voir, dans l’ordre, Londres, Genève et Oslo trôner dans le top 3 des villes où les coûts de la construction sont les plus hauts, suivies par New York, Copenhague, San Francisco, Zurich, Munich, Hong Kong et Macao. 

 

Une progression de la construction française, compromise par la guerre en Ukraine

 

En ce qui concerne la construction française, la « reprise a été forte en 2021, notamment à Paris, portée par une croissance nationale de près de 8 %, un plan de relance largement dédié au secteur de la construction et des transports, ainsi qu'un secteur immobilier résilient, qui retrouve quasiment les niveaux de 2019. Toutefois, les perspectives pour 2022 restent relativement incertaines, compte tenu de la situation géopolitique mondiale et des pressions exercées sur la chaîne d'approvisionnement », résume Nicolas Boffi, City Executive Paris d’Arcadis.

Dans le détail, après une chute de 65 % de la production dans la construction, bloquée par les confinements, un redressement est observé en 2021 de l’ordre de 12 %. Le tout pour une activité globale ayant progressé de 10 % fin 2021, soit « le taux le plus élevé depuis l'été 2020 », estime Arcadis. Des prévisions statuaient sur une progression de la production de 3 % en 2022.

Or, comme l’évoquait Nicolas Boffi, le conflit Russie-Ukraine vient renforcer des tensions d’approvisionnement préexistantes à l’échelle du pays. Résultats : des prix volatiles et des retards de fournisseurs, donc de chantiers, qui devraient s’empirer. 

L’anticipation et la sécurisation des prix étaient donc déjà de mise dans certains projets, comme les aménagements dédiés aux Jeux Olympiques de Paris 2024, notamment sur l'acier et le bois. À savoir également que, selon le classement, la capitale est 30ème dans le top 100 des villes où les coûts de construction sont les plus élevés, soit devant Marseille (33ème) et Lyon (34ème), mais derrière Nice (27ème). 

« Si la crise est mondiale et qu’elle affecte en priorité les pays occidentaux, on constate que les grandes villes françaises comme Paris et Lyon maintiennent leur compétitivité du point de vue des investisseurs internationaux », note toutefois Nicolas Boffi, pour qui la stratégie de « faire plus avec moins », est gage d’une plus grande résilience au sein du secteur de la construction.

D’autres mesures étatiques, reconfirmées dans le plan de résilience présenté le 17 mars, cherchent déjà à endiguer le problème depuis plusieurs mois. Pour rappel, le gouvernement appelle notamment à une plus grande souplesse dans les contrats d’acheteurs publics, et une redynamisation du recours à la rénovation énergétique pour limiter les consommations énergétiquse.

Sur ce dernier axe, Arcadis évoque en France des programmes d’investissement à long-terme pour une construction durable, dont un de 57 milliards d'euros, s’achevant en 2022. La France a également placé 39 milliards d'euros dans un fonds européen de relance économique. Au programme : décarbonation du parc immobilier existant, modernisation du chemin de fer, ou encore développement de l'hydrogène vert. Reste à savoir si cette dernière ambition augmentera l’indépendance énergétique de la France et de l’Europe, devenue urgente face au conflit russo-ukrainien.

Pour lire intégralement le rapport d’Arcadis (en anglais), cliquez ici.

 

Virginie Kroun
Photo de Une : Adobe Stock 
 

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