Opportunités issues du Grenelle : les artisans du bâtiment déchantent
39% entreprises déclarent réaliser des chantiers "éco-construction", un chiffre stable par rapport à 2010. 21% pensent en effectuer d'ici un ou deux ans et 30% comptent attendre le plus longtemps possible avant d'accomplir ce type de chantier. Une situation qui varie quelque peu selon les régions d'implantation. Ainsi, 44% des artisans implantés dans le Nord-Ouest effectuent des chantiers de construction ou de rénovation respectant l'environnement, 40% dans le Sud-Ouest, 36% dans le Nord-Est et 36% dans le Sud-Est.
Une certaine frilosité en matière de recrutement
Si les chantiers "éco-construction" peinent encore à se généraliser, les artisans y voient une raison majeure : la faible demande de la part des acheteurs (57% idem qu'en 2010). Viennent ensuite le manque de formation et d'accompagnement (24% contre 33% en 2010), la difficulté à obtenir des aides financières (23% contre 35% en 2010), la nécessité d'investir dans de nouveaux équipements (21% contre 26% en 2010) et l'insuffisance des effectifs de l'entreprise (14% contre 19% en 2010). Ce sondage révèle également une frilosité des artisans du bâtiment en matière de recrutement, seuls 12% envisagent d'embaucher au cours des deux prochaines années (contre 22% en 2010) : 14% dans le Nord-Ouest, 13% dans le Sud-Est, 9% dans le Sud-Ouest et 7% dans le Nord-Est. Quant aux coûts d'investissement engendrés par les mesures issues du Grenelle de l'Environnement, ils semblent toujours convenir aux artisans du bâtiment : 60% d'entre eux estiment que ces dépenses seront faibles alors que seuls 25% craignent qu'elles ne soient élevés (contre respectivement 58% et 33% en 2010).
Inquiets d'une éventuelle hausse de TVA
Alors qu'en 2010, ils étaient près de sept artisans sur dix à considérer que le développement durable comme une préoccupation importante, voire primordiale, dans leur pratique professionnelle quotidienne, ils ne sont plus que 60% en 2011. Cela concerne tout de même la majorité des artisans du bâtiment. Malgré cette sensibilité au développement durable assez importante, les artisans du bâtiment n'ont toujours pas la volonté d'obtenir des labels ou des certifications qualité environnementale : seuls 5% des artisans déclarent que leur entreprise en bénéficie, 16% envisagent d'en obtenir dans les deux prochaines années et 76% n'envisagent pas à l'heure actuelle d'en obtenir. Toutefois, Qualisol reste le label le plus répandu parmi les entreprises qui bénéficient d'une labellisation (38%) suivi de Qualigaz (14%), Qualit'EnR (14%), QualiPV (12%), QualiPAC, (12%), Qualibat (11%), Qualibois (10%)…
Alors que les artisans du bâtiment interrogés ont vu leur activité stagner depuis l'an dernier (45%) et estiment qu'il en sera de même pour l'année prochaine (56%), ils s'inquiètent sur l'éventuelle hausse de TVA en 2012. En effet, si le projet de loi de finances 2012 du Ministère du Développement Durable maintient la TVA à taux réduit pour les travaux de rénovation, il n'est pas impossible que ce dernier évolue après 2012. Ainsi, 85% des artisans du bâtiment considèrent qu'une hausse de la TVA aurait un impact négatif sur leur activité et qu'elle pourrait même entraîner des suppressions d'emplois pour 49% d'entre eux.
B.P (source :"Enquête CER FRANCE")
Cette enquête sera présentée dans son intégralité sur le salon BATIMAT, mercredi 9 novembre de 14h30 à 15h30 au Club Développement Durable.