A la demande du Plan Bâtiment Durable, Frédéric Denisart, conseiller national de l’Ordre des architectes et Jean-Pascal Chirat, délégué général du Club de l’Amélioration de l’Habitat, ont co-piloté un groupe de travail pour le développement de nouveaux leviers pour entraîner les ménages et la filière du bâtiment « dans une dynamique de massification de la rénovation ».

A l’issue d’une large concertation qui a attiré près de 200 personnes, plus de 80 contributions ont été reçues. De ce travail collaboratif est né un rapport intitulé « Nouvelles dynamiques pour la rénovation des logements » publié vendredi 16 décembre par le Plan Bâtiment Durable.

De nouveaux argumentaires

Selon les experts, encourager la rénovation énergétique passe par un changement de discours. En effet l’argumentaire est aujourd’hui « limité à la seule économie des charges » alors même qu’il existe une « diversité de ménages et de situations ». Ainsi, bien que pertinent dans la lutte contre la précarité énergétique, cet argument central « ne suffit plus à convaincre la totalité des ménages à faire des travaux », observent-ils.

Face à ce constat, le groupe de travail a identifié de nouveaux argumentaires susceptibles d’emporter la décision de travaux, mais également, « des moments clés » à saisir afin d’amplifier le nombre de rénovations énergétiques des logements.

S’adapter à la situation de chaque ménage

Les experts considèrent qu’il est important de s’adapter à la sensibilité et à la situation de chaque ménage. Enjeux de confort, de santé, de bien-être mais également la valeur verte du bien « sont autant d’arguments nouveaux à utiliser » ; des leviers à exploiter « par les campagnes de communication des pouvoirs publics et au sein de l’argumentaire développé par la profession ».

Concernant les moments clés à saisir, ils citent notamment ceux pendant lesquelles les ménages voient leurs modes de vie évoluer : évolution de la vie familiale, adaptation du logement lors du vieillissement ou de situation de handicap, travail à domicile, etc.

Par ailleurs, les transitions immobilières apparaissant comme « le moment essentiel » à saisir pour la rénovation énergétique du logement. Le logement étant inoccupé, « la mobilisation d’un financement sur le long terme est plus aisée et le particulier est entouré par des professionnels pouvant le conseiller et l’orienter ».

Un écosystème de la rénovation à mobiliser

Massifier la rénovation passe également par une évolution de la communication publique, au plan national comme local. Les collectivités territoriales, et tout particulièrement les régions, ont un rôle clé à jouer en tant que tiers-confiance. De son côté, la filière doit s’impliquer et structurer un véritable marketing de l’offre pour accompagner la dynamique de rénovation des logements. « L’ensemble de l’écosystème se doit d’être mobilisé et de faire évoluer ses pratiques ».

Pour le groupe de travail, c’est donc « la rencontre d’une offre structurée avec une demande soutenue », et l’accompagnement par les collectivités territoriales qui permettra d’atteindre la massification de la rénovation énergétique. L’ensemble des propositions du groupe de travail va maintenant être porté auprès des acteurs et instances de décisions.

Le Plan Bâtiment Durable a d’ores et déjà annoncé que plusieurs agences ont déjà fait part « de leur vif intérêt pour ces travaux et de l’opportunité qu’ils représentent pour faire évoluer le discours de la rénovation énergétique ».

R.C
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