Mise aux normes des ascenseurs : les professionnels alertent sur « l'urgence d'agir »
Dans l'attente de la décision officielle lié à la précision d'arrêt des ascenseurs, la Fédération des ascenseurs a souhaité alerté sur « l'urgence d'agir » pour se mettre en conformité avec la loi déjà existante. « Les propriétaires doivent engager les travaux de mise en sécurité de la deuxième échéance, actuellement quasi à l'arrêt », a expliqué Pierre Hardouin, son président, car « l'échéance légale, déjà rallongée d'un an, est fixée au 3 juillet 2014. Il ne leur reste plus que cinq mois ».
Selon les chiffres avancés par la Fédération pour la fin de l'année 2013, 87 000 appareils doivent encore être sécurisés, dont 65 000 pour un défaut de précision d'arrêt. En effet, certains vieux appareils ont atteint leur limite technologique et ne s'arrêtent plus vraiment au même niveau que l'étage demandé, créant une « petite marche » responsable de plus de 1000 accidents par an notamment chez les seniors.
« Il faut rappeler qu'en cas d'accident, la responsabilité des propriétaires est susceptible d'être engagée car la loi date quand même de 2003 et qu'ils ont eu plus de dix ans pour mettre en conformité leurs appareils, » argumente le président de la Fédération qui rejette d'un revers de la main l'idée de repousser encore l'échéance.
« C'est encore jouable pour juillet 2014. Certains travaux sont simples à réaliser dans les délais comme la pose d'une téléalarme pour prévenir l'ascensoriste en cas de panne ». La mise en place d'un éclairage pour le local de maintenance et de systèmes de protection contre les chocs électriques pour les techniciens est également prévue dans la seconde phase des travaux de mise en conformité des ascenseurs. Pour les travaux de précision d'arrêt, la Fédération « encourage les propriétaires à la maintenir sans attendre les résultats du moratoire puisque nous sommes tous d'accord sur le bien fondé de cette mesure ».
Quid du coût des travaux ?
Le coût prévisionnel de ces travaux était chiffré à 3 milliards d'euros. Suite aux plaintes de plusieurs copropriétaires, dénonçant ce coût élevé, la ministre du Logement Cécile Duflot avait mis en place un moratoire en 2013 sur la précision d'arrêt, ce qui a permis de « réduire la facture globale des travaux à 600 millions d'euros » selon la Fédération.
Mais, contre toute attente, « la mesure a eu l'effet inverse puisque les demandes de mise en conformité ont baissé. Il est désormais nécessaire de reclarifier les choses en rétablissant la mesure sur la précision d'arrêt au plus vite pour éviter les confusions et en finir avec l'attentisme » des propriétaires.
La progression globale des trois échéances de travaux de mise en sécurité du parc national est de 67 % sur les 9 années effectives. À la fin de juillet 2013, 95 % des travaux de la première échéance ont été réalisés, 65 % des travaux de la seconde tranche et 20 % de la troisième dont l'échéance est fixée au 3 juillet 2018. Au total, 16 500 appareils restent à sécuriser selon les normes de la première tranche, 100 000 pour la 2e tranche dont la moitié nécessite vraiment des travaux importantset encore 190 000 pour la troisième tranche.
La profession « qui a recruté en 8 ans plus de 8000 collaborateurs » se dit « prête à répondre à la demande », se félicitant « de n'avoir aucun accident mortel d'usagers ou de techniciens à déplorer en 2012-2013 » suite à ces mesures de mise en sécurité.
C.T (avec AFP)
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