Malgré la conjoncture, Geberit table sur une croissance en 2024
Spécialiste des équipements sanitaires, Geberit a annoncé 2,4 milliards de francs suisses (2,55 milliards d’euros) de chiffre d’affaires (CA), entre janvier et fin septembre. Une progression de 0,4 %, tandis que, hors effets de changes, les ventes du groupe suisse ont augmenté de 3,1 %.
Le bénéfice net, en revanche, tombe de 3,1 %, à 501 millions de francs suisses (533 millions d'euros). Il n’empêche que les résultats sont meilleurs qu’attendu. Les analystes, interrogés par l'agence suisse AWP, tablaient au départ sur un bénéfice de 492 millions de francs, pour un CA de 2,3 milliards. Et ce malgré la crise secouant actuellement le bâtiment, alors que Geberit équipe autant des maisons individuelles, que des stades, des hôpitaux, des bibliothèques ou des musées.
Une activité impactée par la chute des permis de construire en Europe
Le fabricant d’équipements sanitaires évoque une plongée de 15 % des permis de construire durant l’année 2023, en Europe, qui concentre la plus grande partie de son activité. Il observe également un fléchissement des autorisations sur la première moitié de 2024, mais à un rythme « significativement » moindre, c’est-à-dire de 3 %. Précisons que la rénovation a aidé à compenser ces tensions dans l'immobilier résidentiel neuf.
À partir de son bilan des neufs premiers mois de 2024, le groupe suisse s’attend à une légère croissance de ses ventes, de l’ordre de 1 % à 2 %. Un optimisme qui change, par rapport à ses perspectives de début d'année, et qui influence positivement son action. À 10h35 GMT, le titre a bondi de 5,38 % à 544,40 francs suisses, à contre-tendance du SMI, l'indice de référence de la Bourse suisse, qui a décliné de 1,10 %.
« Le revirement des taux d'intérêts en Europe et la tendance structurelle en faveur de standards plus élevés dans les [équipements] sanitaires devraient stimuler positivement la demande », explique Geberit.
De leur côté, les analystes de Jefferies soulignent certes une amélioration des ventes au troisième trimestre (+6,2% hors effets de changes). Ils nuancent cependant les perspectives de reprise dans le secteur. Les experts mentionnent des « facteurs temporaires », en particulier au niveau des stocks.
Sur fond de perturbations dans les chaînes d'approvisionnement pendant la crise Covid-19, nombre de grossistes avaient augmenté leur commandes en sortie de pandémie. Les distributeurs ont ensuite écoulé leurs stocks, face à la chute de la demande causée par la hausse des taux d'intérêts. Cela s'est poursuivi avec une reconstitution des stocks, qui auraient dopé les ventes de Geberit sur le premier semestre 2024.
Virginie Kroun (avec l’AFP)
Photo de Une : Adobe Stock