Loxam, un loueur heureux dans une conjoncture porteuse
La location de matériel pour les chantiers dans le bâtiment et les travaux publics a le vent en poupe. Avec 17% de croissance depuis 2015, la location progresse plus rapidement que le marché du Bâtiment et même que le PIB européen sur cette période (voir graphique). Et sur ce marché dynamique, Loxam, le n°1, réalise d’excellentes performances.
2018, la consolidation sur un marché en croissance
L’année 2017 avait été marquée par de nombreuses acquisitions qui avaient dopé le C.A. et permis une croissance exceptionnelle de 48%. 2018 a été une année presque raisonnable, avec « seulement » 8% de croissance. Ce chiffre, que beaucoup d’entreprises du secteur pourraient lui envier, a deux explications.
D’abord une tendance de fond de l’achat vers la location de matériel de chantier, venant d’entreprises de toutes tailles, qui préfèrent louer leurs matériels plutôt que d’investir et d’immobiliser les fonds. L’ERA (Europan Rental Association) prévoit encore une croissance solide de la location de +3,4% en Europe et 3,5% en France.
Ensuite Loxam a intégré et rationalisé la gestion des nombreuses sociétés qui avaient été acquises en 2017. Gérard Deprez, PDG de Loxam, le rappelle « Nous avons fait en 2018 le choix d’intégrer correctement toutes les acquisitions effectuées en 2017 .»
2019, une année qui s’annonce bien, portée par le génie civil et le non résidentiel
Sur ces bases, Loxam est plutôt optimiste pour l’année en cours. En France, même si le logement neuf se porte mal et le marché de la rénovation plutôt stable, la progression du non résidentiel et des travaux publics, deux secteurs où la location de matériel de levage et d’engins lourds est fréquente, vont porter la croissance. D’ailleurs, avec les récentes acquisitions de loueurs de matériel d’élévation, la part de celle-ci est importante dans le parc de Loxam (voir schéma).
Verdir l’offre locative n’est pas si facile
Dans plusieurs domaines, la transition énergétique fait son œuvre et la location de matériels « propres » augmente. Les matériels électriques, hybrides, au gaz ou en bi-énergie ont représenté 25% des investissements de 2018, se répartissant à 70% sur les petits matériels, 40% de l’élévation et 10% des matériels pour les espaces verts.
Mais cette volonté d’offre des alternatives verte à chaque matériel est freinée par deux facteurs.
L’offre est encore embryonnaire chez les constructeurs. La visite du dernier salon Intermat était révélatrice de cet état de fait et beaucoup de fabricants avaient encore une offre de matériel essentiellement motorisée par les énergies fossiles.
Le coût financier des matériels propres est le second frein au développement. Stéphane Hénon , le directeur général France, précise d’ailleurs que « les clients vont vers l’électrique plutôt sous le coup des contraintes réglementaires. » Il précise que « le niveau d’investissement de 2018 a été inférieur de 7% à celui de 2017, mais que la valeur du parc a crû de 5% ». C’est un bon indicateur de la montée en gamme qui s’opère progressivement.
La transformation digitale de Loxam est en route
S’il est un domaine où le challenger de Loxam en France, Kiloutou, avait pris de l’avance, c’est celui de la digitalisation de la relation client. Mais Loxam a décidé de rattraper son retard et met les bouchées doubles pour cela, avec un plan de transformation de trois ans.
Ce sont aujourd’hui 1000 clients par jour qui utilisent le portail MyLoxam.fr, 7 jours sur 7. Il permet la réservation de matériel, la gestion des locations et des factures et permet de suivre les statistiques de consommation.
La plateforme Loxam.fr a été modernisée, avec le passage en responsive, ce qui amène un taux d’ouverture qui est monté à 50% depuis les smartphones et autres terminaux mobiles. Cela a amené un trafic de plus de 350 000 visiteurs par mois. Le site se déploie progressivement à l’international.
Cette digitalisation a aussi des conséquences en matière de productivité.
Le nombre de factures dématérialisées a doublé et concerne plus de 35% de celles-ci en France. Pour les fournisseurs, les nouveaux process ont concerné entre autres le workflow de validation et ont amené des gains de productivité et plus de fluidité.
Simulateur de nacelle avec lunettes de réalité virtuelle
De la transformation digitale au Big Data
La numérisation amène aussi des bénéfices plus généraux en matière de connaissance des process, des matériels et des différentes interactions avec les parties prenantes. Thierry Lahuppe, le directeur matériel, applique que la modélisation des données concernant le matériel « 13 000 machines sont connectées, et avec 200 000 étiquettes NFC posées, les 2500 techniciens gèrent ces machines dans le réseau Loxam. Cela permet un allongement de la durée de vie des matériels et assure une meilleure disponibilité pour le client, d’environ 98%. Un tel taux est obtenu grâce au passage de la maintenance préventive à la maintenance prédictive. »
On comprend mieux l'intérêt de la digitalisation...
Régis Bourdot
Images © Loxam
Des datas à la RSE Comme un certain nombre de grands groupes, Loxam s’est donné des objectifs ambitieux en matière de politique RSE. Comme il serait long de décrire ici toutes les actions entreprises, citons celle qui nous paraît emblématique, même si elle n’est pas la plus significative sur le plan numérique. Loxam a lancé une opération de retour à l’emploi pour des chômeurs de longue durée. Cette opération a été lancée avec Pôle Emploi, a mobilisé les organismes de formation concernés et implique les équipes internes, que cela a soudées autour d’un projet sociétal. En 2019, la société a saisi l’opportunité d’ouvrir sur une démarche collective d’intégration de migrants et le projet a démarré en février dernier. Loueur et solidaire... |