Logement neuf : les effets du Duflot se font encore attendre
Rien ne va plus pour le logement neuf ! « Le début d’année 2013 s’inscrit dans la tendance à la baisse du marché observée depuis 2011 », écrit la Fédération des promoteurs immobiliers de France (FPI) qui publie jeudi son Observatoire conjoncturel. Un nouveau repli de -6.9% des ventes au détail de logements neufs (15.988 réservations nettes) est constaté sur l’ensemble du territoire par rapport au 1er trimestre 2012.
Comment en est-on arrivé là ? Les raisons sont multiples, notamment « une nouvelle diminution des ventes aux investisseurs privés (-23%) » qui s’explique par le remplacement du Scellier par le Duflot. Un « léger mieux de l’accession à la propriété (+4%) » vient toutefois compenser légèrement cette tendance. Qui traduit la volonté des ménages de profiter d’un environnement de taux d’intérêt exceptionnellement bas, note la FPI.
Un marché peu dynamique
Les mises en ventes enregistrent de leur côté un recul de -33% (18.857 logements) par rapport au 1er trimestre 2012, soit le niveau le plus faible depuis 2009. « Cet effondrement des mises en vente traduit l’inquiétude des promoteurs sur les perspectives du marché et leur volonté de limiter le risque de gonflement des stocks », précise le communiqué.
L’offre commerciale continue cependant d’augmenter : « 81.361 logements neufs sont ainsi disponibles à la vente à fin mars 2013, soit une progression de +12,2% en 12 mois », estime la Fédération. La structuration de l’offre témoigne du peu de dynamisme du marché : la part des logements en projet (43% de l’offre commerciale) est désormais inférieure à celle des logements en cours de construction, le volume du stock achevé passant de 5% à 8% en 12 mois.
Les effets des ordonnances
La quasi-stabilité des prix doit être soulignée puisqu’en 12 mois, l’Observatoire de la FPI enregistre une baisse du prix moyen limitée à -1,3% sur l’ensemble du territoire. Cette baisse mesurée résulte de la régulation par les opérateurs du volume de l’offre mais témoigne aussi de l’inélasticité des prix de vente à la baisse tant que le prix de revient des logements ne baissera pas sous le double effet d’une baisse du prix des terrains et des coûts de construction.
Pour François Payelle, président de la FPI « les chiffres du premier trimestre 2013 restent très préoccupants, en recul par rapport à 2012 dont les niveaux étaient les plus mauvais depuis 20 ans. Si les mesures structurelles que s’apprête à prendre le Gouvernement par ordonnances vont clairement dans le bon sens, elles n’auront d’effet sur la production de logements qu’à compter de 2014. Pour avoir un impact sur les chiffres des prochains mois, il est important que le cadre règlementaire du dispositif Duflot soit fixé dans les tout prochains jours et que la relance de l’accession à la propriété devienne une priorité. »
Laurent Perrin
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