Logement HLM : 4 bailleurs sociaux forment le réseau « Canopée »
« s’organiser pour faire face aux incertitudes. Réseau indépendant et volontariste, il s’inscrit dans une dynamique forte et de mutualisation », précise un communiqué de l’Office public d’aménagement et de construction (OPAC) d’Amiens.
Réunit depuis le 1er janvier, ce Groupement d’intérêt économique (GIE) est composé de trois bailleurs sociaux des Hauts-de-France (Oise Habitat, OPAC d’Amiens, l’OPAL qui rassemble les Offices publics de l’habitat de l’Aisne et de Laon) et Reims Habitat.
« Chaque organisme membre de Canopée a en commun : une proximité géographique, une taille équivalente, un impact économique et social significatif sur leurs territoires et une culture de la responsabilité sociétale et de l’innovation », poursuit le communiqué.
Les partenaires détiennent à eux quatre quelque 52.000 logements et entendent, par un « échange de bonnes pratiques », une « mutualisation des moyens et des compétences » et des « achats groupés », dégager des économies et encourager l'innovation, affirment-ils.
« A titre d’exemple, les aides financières octroyées par la Caisse de Garantie du Logement Locatif Social dans le cadre de la mise en œuvre de nos projets passent de 40% (pour une action individuelle d’un bailleur) à 60% (pour une action collective inter bailleur », explique l’OPAC d’Amiens.Des capacités d’auto-financement en chute libre
Dégager des économies est en effet devenu « une obligation » du fait de la baisse des loyers de 800 millions d'euros en 2018 et 2019, puis de 1,5 milliard d'euros en 2020, imposée par le budget 2018 aux bailleurs sociaux, a souligné Jean-Marc Roze, président de Reims Habitat.Dans l'attente des mesures de compensation prévues dans le projet de loi Logement présenté en Conseil des ministres au mois de mars, les bailleurs font face à une chute drastique de leur capacité d'auto-financement. Celle-ci tomberait ainsi à 1 million d'euros par an contre 6 millions auparavant, chez Oise Habitat (12.600 logements), réduisant de moitié son activité de construction et de rénovation, respectivement de 300 et 700 logements annuels.
Préserver l’identité et l’autonomie de chaque organisme
Bien que la création du GIE doit donner lieu à une coopération renforcée, les signataires expliquent qu’elle ne doit pas aboutir à une fusion de ces OPH, qui veulent « préserver l'ancrage local qui fait leur point fort », a affirmé Patrick Baudet, directeur de Reims habitat et président de « Canopée » en 2018. Il s’agit en effet de se réunir « tout en préservant l’identité et l’autonomie de chaque organisme ».Pour rappel, la loi Logement prévoit des mesures visant à impulser une réorganisation du secteur par fusions et regroupement de bailleurs sociaux. L’objectif, dégager des économies de gestion.
Selon M. Goyard, sur les 264 OPH existants, qui gèrent environ un logement HLM sur deux en France (2,4 millions sur 4,7 millions), « une cinquantaine » se sont engagés dans des groupements d'intérêt économique avec une portée limitée, « sur des fonctions précises comme la maîtrise d'ouvrage, l'informatique ».
R.C (Avec AFP)Photo de une : ©Fotolia