Les salaires à l'embauche décollent dans le BTP
Pour son étude, Talent.com a retenu 203 000 offres comportant une information sur le niveau de salaire proposé. La plateforme a ensuite calculé pour chaque mois, la moyenne des salaires indiqués dans les offres de tous les métiers d'un même secteur, afin de comparer son évolution depuis le début de l'année, au regard de la situation économique et sociale en France.
Selon le rapport, la majorité des salariés actifs (95 %) juge essentiel ou important le fait de connaître le salaire d'un emploi avant de postuler, mais seules 17 % des offres d’emploi en France affichent la rémunération (contre 20 % au Royaume-Uni).
BTP : +9 % pour les salaires à l'embauche
Tous secteurs confondus, les offres d’emploi publiées sur Talent.com affichaient des salaires à l'embauche en augmentation de plus de 5 %, entre ceux proposés début janvier par rapport à fin octobre.
Si la finance arrive en tête des secteurs qui proposent les plus fortes hausses de salaires affichées à l’embauche en 2022, avec une augmentation de +16 % depuis le début de l’année, le secteur du BTP n'est pas en reste, avec une moyenne de +9 %, tous métiers confondus. Une augmentation qui s'explique notamment par la pénurie de main d'oeuvre et des besoins de plus en plus accrus.
« Depuis le conflit Russo-Ukrainien, la flambée des prix des matières premières et les difficultés d’approvisionnement en matériaux ont durement impacté les marges et la trésorerie des entreprises du bâtiment, qui n'ont pas pu continuer à proposer des augmentations de salaires pour attirer des travailleurs et honorer leurs chantiers », commente Adrien Scemama, responsable de Talent.com en France.
L’augmentation, un critère essentiel pour rester dans l’entreprise
Ces données à l’embauche vont dans le sens du précédent sondage réalisé par Talent.com en septembre 2022, indiquant que seuls 27 % des salariés prévoyaient que leur employeur les augmenterait cette année.
Pourtant, deux salariés sur trois déclarent qu’une hausse de salaire ou une prime les ferait rester plus longtemps dans leur entreprise actuelle (66 %). Un pourcentage qui grimpe même à 87 % chez les 18-24 ans. « Dans un contexte d’inflation, de baisse du pouvoir d’achat, de pénurie de main d’œuvre, et un candidat roi, les entreprises n'ont d'autre choix que de proposer des salaires à la hausse pour recruter et développer leur activité », souligne Adrien Scemama.
Par ailleurs, un sondage mené à la rentrée a montré que les salariés qui veulent quitter leur entreprise sont ceux qui souhaitent une meilleure rémunération, et ceux qui savent qu'ils ne seront pas augmentés cette année.
Marie Gérald
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