Les recrutements repartent dans le secteur du BTP
« L’emploi et le moral des cadres sont au beau fixe depuis plus d’un an et des secteurs encore en crise en 2016 retrouvent enfin des couleurs », observe Isabelle Bastide, présidente de PageGroup France.
« C’est le cas notamment du BTP, porté par la relance des projets de construction dans le neuf et le développement des activités liées au Facility Management (énergie, environnement, rénovation) », poursuit-elle.
Et, en effet, force est de constater que la reprise observée sur le secteur du BTP se ressent également au niveau de l’emploi. L’Étude de rémunérations 2018, publiée le 19 octobre dernier par PageGroup, révèle ainsi que les VDR (Voirie et réseau direct) sont particulièrement demandeurs, cherchant notamment à recruter des ingénieurs.
Une forte demande d’ingénieurs
D’après le ministère du Travail, 16 300 emplois ont été créés dans le secteur de la construction par rapport à la même période en 2016. Pour autant, PageGroup note (tout comme la FFB et la Capeb) que « les métiers de la construction ne font plus la vocation des jeunes diplômés ».Un paradoxe incompréhensible pour le spécialiste du recrutement et de l’intérim, qui indique qu’« il existe de grandes opportunités de carrière », et notamment au sein des petites et moyennes entreprises.
Le salaire peut malgré tout expliquer le désamour des jeunes pour les postes dans le BTP, un salarié inexpérimenté ayant de fortes de chances de débuter sa carrière sous la barre des 35 484 euros annuels que touchent en moyenne l’ensemble des Français (rémunération brute, Insee, 2014).
En revanche, après 5 ans d’expérience, la quasi-totalité des professionnels du bâtiment se classe au-dessus de cette moyenne, à l’exception des dessinateurs, techniciens EDP – métreurs – chiffreurs, et techniciens géomètres – topographes, d’après les observations de PageGroup.
« Dans les années qui viennent, le réel défi, ne sera pas la capacité à innover, qui est l’une des marques de fabrique de la France, mais notre aptitude à mettre en adéquation l’offre et la demande, la formation et les besoins en termes de compétences », estime Isabelle Bastide.
Et du côté des candidats ? D’après PageGroup, 48% des candidats considèrent que le marché de l’emploi s’améliore (+4% par rapport au dernier semestre 2016). Cette moyenne reste plus élevée chez les moins de 30 ans (55%), à l’inverse des plus de 49 ans (42%), visiblement plus pragmatiques. Pour autant, seulement 28% des candidats pensent que la situation économique actuelle est bonne, et 43% espèrent une amélioration dans les six prochains moins. |
F.C
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