Les formations du BTP répondent-elles aux attentes des apprentis ?
Le secteur du BTP mise sur l'apprentissage pour former les jeunes et répondre à ses besoins en main d'œuvre qualifiée. En 2022-2023, le nombre d’apprentis dans le secteur avait d'ailleurs atteint un nouveau record, avec plus de 100 000 élèves se formant aux métiers du bâtiment et des travaux publics.
Pour mieux comprendre les attentes et besoins des apprentis et des entreprises formatrices, deux grandes enquêtes ont été menées en ligne par le CCCA-BTP, le Baromètre Vie Apprenti (BVA) et le Baromètre Vie Entreprise (BVE).
90 % des jeunes se déclarent globalement satisfaits du travail en entreprise
Les résultats ont montré que pour 88,6 % des jeunes, l'apprentissage a répondu à leurs attentes, et plus de la moitié d'entre eux (54,6 %) se sont orientés vers leur spécialité de formation par goût personnel.
Parmi eux, les apprentis ont envie de faire quelque chose de leurs mains (63,2 %) et de bouger (58,5 %). De plus, 83,5 % se disent globalement satisfaits de leur centre de formation d'apprentis (CFA).
Pour la première fois en 2022, le BVA intègre également des questions sur la vision que les apprentis ont de leur santé. Ainsi, plus de 47 % des apprentis jugent leur état de santé bon ou très bon (30,8 %), seulement 3,2 % mauvais et 1,6 % très mauvais. 38 % des entreprises se disent également prêtes à recruter un apprenti en situation de handicap.
Les résultats du BVE ont montré que plus de 90 % des jeunes se déclarent globalement satisfaits du travail en entreprise. De plus, 34,4 % des jeunes s'appuient avant tout sur eux-mêmes pour trouver leur entreprise d'accueil. Les entreprises ont confirmé le rôle moteur des apprentis dans cette mise en relation : 44,9 % disent avoir été contactés par des apprentis.
Par ailleurs, 51 % des apprentis jugent innovantes les pratiques de leur CFA, une proportion qui monte à 65,5 % % concernant leur entreprise formatrice.
« Ses résultats nous éclairent assurément sur les points forts de l’apprentissage BTP et ceux qu’il convient d’optimiser. À nous de nous en emparer. Mais ils sont aussi avant tout l’occasion de l’affirmer : oui, l’apprentissage est une voie de formation d’excellence et de réussite, dont nous pouvons être fiers », estime Christophe Possémé, président du CCCA-BTP.
L'apprentissage, un levier d'innovation ?
Selon les résultats, près de 74 % des entreprises, et des artisans du bâtiment, estiment que c'est à la génération des apprentis de porter l'innovation dans le secteur du BTP. De plus, ces derniers jugent « très important » le rôle que la filière va jouer dans la préservation de l’environnement dans un horizon de 5 à 10 ans, notamment pour les dirigeants d'entreprises (63 %) et les entreprises de travaux publics (81,5 %).
« Avec 30 millions de logements à rénover d’ici 30 ans, les artisans sont en première ligne pour relever ce défi considérable. L’apprentissage a un rôle déterminant à jouer pour y parvenir, tout comme la promotion et l’attractivité de nos métiers auprès des jeunes, et en particulier des jeunes femmes », estime quant à lui Jean-Christophe Repon, président de la Capeb.
Une ambition présente également chez les apprentis, puisque plus de la moitié d'entre eux (51,8 %) se disent personnellement sensibles à la protection de l'environnement.
En conclusion, près de 49 % des dirigeants envisagent de garder leur apprenti comme salarié à l’issue de sa formation, et une entreprise sur deux accorde une attention particulière au suivi du parcours d’apprentissage pour une meilleure insertion de l’apprenti.
« Le taux de rupture des contrats d’apprentissage est faible dans les travaux publics, mais nous pouvons encore progresser, en comprenant mieux ce qu’apprentis et entreprises attendent les uns des autres », certifie Bruno Cavagné, président de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP).
Marie Gérald
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