Les entreprises d’ingénierie demandent à l’État d’accélérer la mise en œuvre du BIM
Les maîtres d’œuvres des entreprises d’ingénierie, plus avancés que leurs partenaires concernant le BIM, enregistrent une progression encore plus forte, passant de 37% à 50% d’utilisateurs sur la même période. Même parmi ceux n’ayant pas recours au BIM, ce dernier séduit, 58% des maîtres d’œuvres étant convaincus de son utilité. Parmi ceux qui ont déjà adopté l’outil numérique, 44% d’entre eux utilisent également les conventions BIM, contre 32% chez les maîtres d’ouvrages.
Pour tous ces acteurs, le BIM est source de valeur ajoutée. Il permet ainsi de favoriser les échanges entre les acteurs (63%), de minimiser les erreurs de conception (58%) et d’améliorer la qualité générale du travail (41%).
Une progression qui réjouit Ludovic Vaz, président du bureau Bâtiment de Syntec-Ingénierie. « En seulement un an, on constate une forte progression dans l'appropriation du BIM par les acteurs du BTP et notamment par les entreprises d'ingénierie. C'est une très bonne nouvelle car le BIM est un outil incontournable pour optimiser la performance des ouvrages et mener à bien la révolution numérique [...] Nous voulons les encourager en leur donnant des gages de confiance sur la qualité des processus et des livrables. La certification pourrait être une solution pour établir clairement le ROI du BIM », explique-t-il.
Les pouvoirs publics à la rescousse
L’étude révèle toutefois que la progression des BIM est freinée par de multiples causes. Aux yeux des professionnels du BTP, les principales sont pour 47% d’entre eux le manque de compétence interne, pour 45%, le coût d’investissement du logiciel, et pour 37%, le manque de standardisation.Afin de lever ces freins, les entreprises d’ingénierie, via leur fédération Syntec-Ingénierie demandent trois actions aux pouvoirs publics : soutenir la formation au BIM, mener une action en faveur de l’adoption d’un standard commun et octroyer des aides financières.
« Si les résultats de l'étude du PTNB sont très encourageants, ils confirment encore l'existence de freins à l'appropriation du BIM par les professionnels du BTP », déclare Nicolas Jachiet, président de Syntec-Ingénierie.
« Il est crucial que les pouvoirs publics renforcent leur mobilisation sur ce sujet pour soutenir et accélérer la digitalisation de la filière. Il y va de la performance de nos ouvrages et de l'attractivité de notre patrimoine bâti et d'infrastructures. En ce sens, nous proposons aux candidats à la présidentielle et aux législatives d'accélérer la mise en œuvre du BIM au travers de l'adoption d'obligations réglementaires échelonnées dans le temps et par taille d'ouvrages à partir de 2020 pour les ouvrages publics. Comme le démontre la hausse de l'usage du BIM, les acteurs y sont prêts », conclut-il.
F.T
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