Le secteur de la construction peine à recruter certains profils spécialisés
L'activité de la construction peine à redémarrer en ce début d'année 2015, impactant sans surprise les perspectives de recrutements des employeurs. « La part d’établissements envisageant de recruter diminue en 2015 (14,6% contre 15,9% en 2014), retombant quasiment au niveau atteint en 2013 (14,2%) », révèle la dernière enquête de Pôle Emploi.
Les prévisions d’embauche baissent nettement dans le secteur de la construction, affichant, avec 75 100 projets, le niveau le plus bas depuis 6 ans. C’est le secteur qui affiche le retournement le plus élevé (-16,6%), après une progression de 11,5 % l’an passé.
« Cette baisse est principalement imputable aux projets non saisonniers (85% du total des projets en 2015, en baisse de 17,9%). Les employeurs de la construction annoncent également des difficultés de recrutement, en baisse (45,4% contre 49,2% en 2014), atteignant leur plus bas niveau depuis 2010 », explique l'étude.
Au total, sur l'ensemble des secteurs 35,1 % des projets de recrutement sont envisagés en CDI et 22,7 % en contrats d’une durée supérieure ou égale à 6 mois. Le CDI est plus souvent mobilisé dans le cadre d’une nouvelle activité et pour répondre à des remplacements suite à des départs définitifs de salariés.
Le secteur de la construction fait d'ailleurs partie des secteurs qui ont la plus forte propension à recruter en vue d’une nouvelle activité (19,1 % des projets de recrutement). Par rapport à 2014, ces résultats sont cependant en baisse de 5 points.
Recherche couvreurs-zingueurs
Paradoxalement, certains métiers de la construction peinent à trouver des candidats. C'est le cas du métier de couvreur-zingueur pour lequel le pourcentage de projets de recrutement jugés difficiles est le plus élevé (71 %) en dépit d’une baisse par rapport à 2014.
Sur une plus longue période d’observation (2010-2014) la part des projets difficiles décroît légèrement, soit une diminution de 1,5 point pour 2015 par rapport à 2010-2014. D’autres métiers appartenant au secteur de la construction à l’image des chefs de chantier et conducteurs de travaux sont considérés comme problématiques par les employeurs (soit 58% des projets de recrutement). Certains métiers de l’industrie (chaudronniers, soudeurs,…) sont également perçus comme difficiles en termes de recrutement.
En légère augmentation par rapport à 2014, les difficultés liées aux candidatures sont les plus souvent évoquées. 81,7 % des établissements envisageant des difficultés à l’embauche considèrent l’inadéquation du profil des candidats comme une difficulté à leurs prochains recrutements Parmi les 15 métiers rassemblant le plus grand nombre de difficultés, les difficultés liées à l’inadéquation des profils des candidats concernent davantage les chefs de chantier et les conducteurs de travaux.
Dans 73,2 % des cas, les recruteurs anticipent une pénurie de candidat, soit une augmentation de +2,1 points par rapport à l’année précédente. Ce type de difficultés touche plus fortement les métiers de couvreurs qualifiés, de techniciens en mécanique et ouvriers qualifiés de la maintenance.
Des conditions de travail difficiles
51,6% des établissements envisageant des difficultés jugent les conditions de travail proposées (distance, horaires, pénibilité, salaire) comme un frein à l’embauche pour leurs projets de recrutement. Les difficultés liées aux conditions de travail sont en nette augmentation avec une hausse de +19,2 points de pourcentage entre 2014 et 2015.
L’évolution sur les cinq dernières années montre que la formation reste la première solution aux difficultés d’embauche rencontrées. Le recours à l’intérim a augmenté de manière continue sur les cinq dernières années. Il concerne davantage les recruteurs des secteurs de l’industrie et de la construction.
* Enquête BMO 2015 a été réalisée entre octobre et décembre 2014 dans les 22 régions métropolitaines et 5 départements d’outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion, Mayotte). Sur les 2 203 078 établissements entrant dans le champ de l’enquête, près de 1 586 000 ont ainsi été interrogés, par voie postale, web ou téléphonique.
C.T
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