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Le recul de l’activité du bâtiment plus rapide que prévu

Publié le 12 juillet 2012

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La Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment a annoncé qu'après cinq trimestres de hausse, l'activité de l'artisanat du bâtiment a enregistré une baisse de 0,5% au deuxième trimestre de 2012 par rapport au trimestre correspondant de 2011.
Le recul de l’activité du bâtiment plus rapide que prévu  - Batiweb

Le 2e trimestre 2012 marque un recul d’activité de -0,5 %. Un repli qui s’explique entre autres par les conditions climatiques difficiles du mois d'avril, les quatre ponts successifs du mois de mai et un climat économique marqué par le durcissement de l'accès aux crédits. L'investissement des entreprises devrait ainsi reculer en raison des faibles perspectives de croissance du secteur (-1%). « Le recul de l'activité s'est confirmé plus rapidement que prévu », déclare Patrick Liébus, le Président de la Capeb. Mais pour M. Liébus « c'est une situation largement imputable à la suppression de mesures fiscales incitatives ».

La Capeb s’inquiète de la baisse significative des permis de construire (-3,2 %) et des mises en chantier (-18,7 %) sur les trois derniers mois disponibles (mars à mai 2012, par rapport à la même période de l’année précédente). Ces données indiquent clairement que la situation va s’aggraver. En matière d’emploi, 4% des chefs d’entreprises artisanales du bâtiment (soit près de 9000 entreprises) prévoient de licencier ou de ne pas renouveler les contrats d’un ou plusieurs salariés. Les perspectives pour la fin d’année sont préoccupantes : les difficultés rencontrées par les artisans pour renouveler leurs carnets de commande se confirment ce trimestre, quelles que soient la taille et l’activité des entreprises. En 6 mois, entre janvier et fin juin 2012, les carnets de commande sont passés de 107 jours à 89 jours. « Les trésoreries demeurent très dégradées pour le deuxième trimestre consécutif et amènent les artisans à la plus grande prudence pour le prochain semestre » précise la Capeb.

Les travaux de rénovation énergétique, bulle d’oxygène

A noter que le marché de la rénovation résiste mieux que celui de la construction neuve. Les travaux de rénovation énergétique du logement se démarquent encore une fois par leur dynamisme : +3 % ce trimestre en progression constante depuis neuf trimestres. Ce sont eux qui permettent de maintenir l’activité de l’entretien-rénovation (0 %). Toutefois, le motif de la prise de décision est inquiétant : « on constate, en effet, que 53 % des travaux d’amélioration de la performance énergétique des logements (APEL) ne se font qu’en ultime recours, c’est-à-dire pour remplacer du matériel définitivement hors d’usage (contre 42 % au même trimestre de l’année précédente) » annonce la Capeb. « Nous attendons avec impatience la conférence environnementale de rentrée qui, nous l’espérons, donnera des moyens aux particuliers afin qu'ils anticipent l’amélioration de la performance énergétique de leurs logements, sans quoi, ce marché, comme celui du neuf, s'arrêtera. La recherche de confort et d’économies d’énergies est le dernier rempart contre la crise » s'alarme le président.

L'artisanat du bâtiment (380 000 entreprises et 1 million d'actifs pour un chiffre d'affaires de 77 milliards d'euros en 2011) tablait encore en avril pour l'ensemble de 2012 sur une baisse du chiffre d'affaires de seulement 1% et une perte de 2000 à 3000 emplois après une hausse de 2,5% en volume en 2011.


Les Travaux Publics revoient à la baisse l'activité de 2012


La Fédération nationale des travaux publics (FNTP) a annoncé qu'elle revoyait à la baisse sa prévision d'activité (-3% contre -1% précédemment) pour l'ensemble de l'année 2012, par rapport à 2011, en raison d'une dégradation de l'économie française. Comparé au record de l'année 2007, le volume d'activité sera en baisse de 20% en 2012 et reviendra au niveau d'il y a 10 ans, indique la FNTP. Au cours des cinq dernières années, le secteur (environ 40 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel pour près de 300.000 employés) aura perdu 20.000 emplois, dont 6.000 sur la seule année 2012, souligne la Fédération. Pour le seul premier semestre, les heures travaillées par les ouvriers permanents et intérimaires sont en baisse de 7,5% par rapport aux 6 premiers mois de 2011 et l'activité a reculé de 2,7 % en volume. Deux mille emplois permanents ont disparu au cours des 12 derniers mois. Les marchés conclus sont quant à eux en baisse de 16% depuis le début 2012.

La fédération présidée par Patrick Bernasconi se plaint d'un renforcement de la concurrence des entreprises espagnoles, portugaises et italiennes, qui répondent à des appels d'offre à des prix anormalement bas. Elle demande davantage de contrôles et a saisi le directeur général du travail de cas de concurrence déloyale. La FNTP souhaite également une hiérarchisation des projets d'infrastructures, dans le cadre du schéma national des infrastructures de transports (SNIT) et réitère sa proposition de créer un Commissariat général aux infrastructures, version modernisée du "Commissariat au Plan".


B.P (avec AFP)

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