Le contrôle de l'entreprise FPEE génère des tensions
Ils sont venus de toute la France pour réclamer la réintégration du PDG Cécile Sanz, remplacée fin janvier par un nouveau PDG. Des manifestants brandissaient des portraits du fondateur de l'entreprise Marc Ettienne, de Mme Sanz ainsi qu'une banderole proclamant : "Réintégration immédiate de nos dirigeants", "Touche pas à mon usine" et "Je suis FPEE". Parmi les manifestants, de nombreux représentants des réseaux "Arts et Fenêtres" et "Ouvertures" qui représentent 60% des débouchés de la société. Sur place lundi, les avocats du fondateur de l'entreprise ont indiqué qu'ils entendaient déposer en urgence une assignation pour demander au tribunal de commerce la nomination d'un administrateur provisoire de l'entreprise.
L'objet de la discorde ? Le fondateur Marc Ettienne, l'ex-PDG Cécile Sanz et une nouvelle direction nommée par les fonds d'investissement devenus majoritaires au capital, s'opposent depuis plusieurs jours dans un bras de fer pour le contrôle de cette entreprise, suite à une divergence de fonds sur sa stratégie financière. Marc Ettienne a commencé à vendre des parts de capital il y a douze ans à des fonds d'investissement : il n'en détient plus que 28% contre 63% aux fonds, le reste appartenant aux cadres et salariés.
« On souhaite que cette belle entreprise continue à vivre et que ses emplois restent en France », a indiqué le porte-parole des clients Vincent Mignardot, indiquant qu'ils avaient stoppé commandes et paiements à l'entreprise pour réclamer la réintégration du PDG Cécile Sanz. « On ne travaillera pas avec un fonds dont la seule motivation est le résultat financier », a-t-il ajouté.
Remettre tout le monde autour d'une table
De leur côté les fonds d'investissements Naxicap, Pragma et Equistone, ont répliqué, lundi également, dans un communiqué. Ils se présentent comme des « fonds d'investissement institutionnels, actifs depuis plus de vingt ans en France, professionnels et responsables, très loin de la caricature volontiers présentée par certains » et dénoncent une campagne de désinformation douteuse et diffamatoire.
« Marc Ettienne a cédé ses parts progressivement depuis 12 ans et, dans les diverses opérations, a reçu à titre personnel près de 110 Millions d'euros », indiquent les fonds. « Bien qu'ayant quitté ses fonctions de président de FPEE depuis près de trois ans, Marc Ettienne et l'équipe de management, emmenée par Mme Cécile Sanz, souhaitent depuis 2014 racheter l'entreprise à bas prix », affirment-ils.
Pour tenter de calmer le jeu, de son côté, le nouveau pdg nommé fin janvier par les fonds, Olivier de la Morinière, a annoncé aux salariés et aux médias à la mi-journée avoir demandé aux deux parties, actionnaires majoritaires et ancienne direction, de se « remettre autour d'une table afin de tenter de rapprocher rapidement les positions ». FPEE emploie en tout 650 personnes, dont 450 sur le site sarthois, pour un chiffre d'affaires de 150 millions d'euros.
B.P (avec AFP)