Le BIM, un outil au service des bailleurs sociaux ?
Si le Premier ministre Edouard Philippe avait depuis reconnu qu’il s’agissait d’une « mauvaise décision », le sujet a été totalement passé sous silence par Emmanuel Macron lors de sa tentative d’apaisement des gilets jaunes. De quoi laisser le monde HLM dans un profond désarroi.
« Le moment impose le développement d’une offre supplémentaire de logements sociaux », considérait Jean-Louis Dumont avant le discours du président. « Cela passe par l’abandon de la baisse des aides au logement, dont on mesure aujourd’hui le caractère injuste. »
Au-delà des ménages, les bailleurs étaient eux-mêmes dans le viseur de l’exécutif, car si les APL ont baissé de 5 euros par mois en fin d’année dernière, il a également été demandé aux professionnels du logement social de réduire leurs loyers afin d’économiser 800 millions d’euros cette année.
Sans oublier les autres efforts réclamés aux acteurs du secteur : obligations de diagnostics immobiliers, regroupements de structures, cessions de biens en faveur de l’accession à la propriété, etc.
Gains de temps, d’argent et d’éfficacité
Dans ce contexte, Jérôme Bonnet, directeur du développement BIM chez AC Environnement, propose une alternative innovante. « Longtemps limitée à la seule construction de bâtiments neufs, la maquette numérique et le BIM concernent désormais les patrimoines immobiliers existants », estime-t-il.« Aujourd’hui, il est possible de scanner les espaces extérieurs, les façades, les parties communes et chaque logement d’un immeuble d’habitation, puis de construire la maquette 3D, en reproduisant exactement le moindre élément de l’édifice, avec un niveau de détail et de précision inégalé », ajoute-t-il.
Selon lui, la maquette numérique permet avant tout aux bailleurs d’accéder à l’ensemble des informations relatives à leur patrimoine, des documents de travaux aux fameux diagnostics immobiliers évoqués précédemment, facilitant par là même la rénovation ou la déconstruction. De quoi garantir, à la fois, un certain gain de temps et une exploitation-maintenance optimisée.
« Les opportunités de maîtrise des coûts et des dépenses d’exploitation sont donc multiples, diverses et plus lisibles grâce au BIM. Encore faut-il respecter quelques conditions sine qua non pour en bénéficier et réussir l’intégration du BIM à sa bonne gestion », conclut Jérôme Bonnet.
F.C (avec AFP)
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