« Ce qu'on peut attendre, c'est d'abord une stabilisation dans les marchés développés, avant un redémarrage » qui pourrait, lui, intervenir « à partir de la deuxième moitié de l'année 2010 », a déclaré Bruno Lafond sur Radio Classique. Dans les pays développés, « nous commençons à constater sur nos marchés une stabilisation », c'est-à-dire que la construction s'arrête de baisser, a-t-il ajouté. La construction de logements neufs « est descendue à un niveau très bas », notamment aux Etats-Unis, où « elle n'a jamais été si bas depuis 50 ans », a rappelé le PDG de Lafarge. En France, elle « s'est également fortement contractée, nos volumes devraient baisser cette année d'environ 15%, ce qui est exceptionnel », a-t-il ajouté.

M. Lafond, qui anticipe une « légère reprise sur les marchés développés » l'an prochain, table aussi sur « la poursuite de la croissance sur tous les marchés émergents », notamment l'Afrique, le Moyen-Orient et l'Asie. Le groupe compte aussi sur « les progrès de (ses) capacités de ciment, notamment dans les pays émergents », et sur la poursuite de ses réductions de coûts pour améliorer ses résultats.

Lafarge a enregistré au troisième trimestre un bénéfice net en baisse de 38% à 404 millions d'euros et un recul des ventes de 20% à 4,25 milliards. Pour 2009, le groupe anticipe un volume des ventes en baisse de 6% à 8% dans les marchés sur lesquels il est présent. Par ailleurs, interrogé sur le rapport de la commission Rocard-Juppé, qui propose d'affecter deux milliards d'euros pour améliorer la rénovation thermique des logements sociaux les plus énergivores, M. Lafond a estimé qu'il allait « dans la bonne direction » pour le secteur de la construction.

Bruno Poulard (source AFP)