La FFCMI appelle le gouvernement à prolonger le PTZ en zones B2 et C
Damien Hereng, nouveau président de la Fédération Française des Constructeurs de Maisons Individuelles (FFCMI) a publié vendredi 14 juin un réquisitoire contre certains discours qui accusent la maison individuelle de tous les maux. Parmi eux, une prétendue corrélation entre maison individuelle et crise des Gilets Jaunes : « certains vont même jusqu’à associer la crise des Gilets Jaunes à un prétendu malaise des habitants de maisons individuelles, en rebaptisant la crise actuelle de « crise de la France des Pavillons ». De qui se moque-t-on ? Les Gilets Jaunes revendiquent des améliorations de pouvoir d’achat, des accès aux services publics et non pas de changer de cadre de vie ! », s’exaspère le président de la FFCMI. «C’est un discours que l’on entend aussi dans les ministères », déplore-t-il.
Des décisions gouvernementales défavorables à la construction de maisons individuelles
Pour lui, le gouvernement actuel est défavorable à l’accession de maison individuelle neuve et privilégie largement le logement collectif neuf et la rénovation de l’ancien, alors même que rénover « coûte beaucoup plus cher que de construire du neuf, en moyenne 60% plus cher pour une rénovation complète ».
« Le gouvernement aura supprimé en deux ans l’ensemble des dispositifs en faveur de l’accession des ménages modestes, particulièrement en zones détendues », regrette le président de la FFCMI.
« Le problème c’est qu’on avantage certaines zones par rapport à d’autres : on avantage les zones urbaines et on pénalise les zones rurales. La maison individuelle est un produit d’investissement, donc à partir du moment où on supprime les aides à l’accession, mécaniquement il y a moins de gens qui peuvent acheter. Donc tous les gens qui habitent en zones périphériques ne pourront tout simplement plus acheter », explique-t-il concernant la suppression PTZ.
La maison individuelle serait pourtant « le rêve n°1 de 80% des Français », et accessible aux ménages les plus modestes puisqu’une maison neuve « coûte 40% moins cher au mètre carré qu’un logement collectif », assure Damien Hereng.
Alors que la maison individuelle est accusée d’éloigner des centres-villes et de nuire à la mobilité professionnelle, Damien Hereng souligne ses atouts, parmi lesquels un environnement agréable et une qualité de vie non négligeable : « Quelle proportion de ménages vivant actuellement en maison individuelle à la campagne ou en zone périurbaine rêve aujourd’hui réellement de retourner vivre dans un appartement exigu ? Soyons réalistes et honnêtes ! Le sentiment associé à la maison individuelle est « qualité de vie ». C’est pour la grande majorité des Français concernés un véritable choix de vie et non pas une contrainte ou une solution de repli par dépit. Pour beaucoup, vivre à l’extérieur des métropoles est un besoin fondamental et un choix de vie non négociable », affirme le président de la FFCMI.
Vers la mise en place d’un PTZ vert ?
Autre reproche adressé à la maison neuve : une extension urbaine anti-écologique. Dans ce contexte, Damien Hereng propose la mise en place d’un « PTZ vert » qui serait conditionné par le fait qu’un projet soit construit sur une parcelle foncière limitée. « L’idée serait de développer des projets qui seraient peu consommateurs de foncier », explique-t-il.
Interrogé sur ses ambitions en tant que nouveau président de la FFCMI, Damien Hereng espère l’évolution de la profession et le rassemblement de plus de constructeurs pour une meilleure mobilisation, « dans un contexte où la construction est chahutée par les décisions gouvernementales ».
Claire Lemonnier
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