La FFB prévoit un « coup de froid » sur le logement neuf en 2023
La FFB tenait, ce 13 décembre, sa dernière conférence de presse de l’année 2022. En septembre dernier, la fédération prévoyait +3,8 % de croissance pour l’ensemble de l’activité du bâtiment en 2022. En cette fin d’année, l’estimation a été revue en légère baisse, à +3,7 %, hors effet prix.
Dans le détail, la FFB estime à +2,1 % la hausse d’activité pour le segment « amélioration-entretien », retrouvant ainsi son niveau d’avant-crise sanitaire, et à +5,7 % pour le neuf.
Vers un ralentissement de l’activité en 2023 ?
En 2023, la croissance devrait se poursuivre pour la rénovation énergétique, avec +2,6 % – dans un contexte favorable pour les économies d’énergie – mais pourrait se dégrader pour les autres travaux d’amélioration du logement, avec la baisse de pouvoir d’achat des Français.
Côté logement neuf, la FFB prédit « un coup de froid », avec l’effondrement des ventes amorcé et le tassement des permis de construire amorcés en 2022. Ainsi, la fédération anticipe une baisse de la production de logements neufs de -2,6 % en 2023 – après +5,1 % en 2022 – et une chute de -9 % des mises en chantier. Même ralentissement pour le non-résidentiel neuf, qui enregistrerait +1,7 %, après avoir bondi de 6,6 % en 2022.
Après des mois de hausses de prix sur les matériaux, la fédération note une stagnation en cette fin d’année, malgré des niveaux « encore historiquement hauts ». Elle reste toutefois prudente pour 2023, avec la crise énergétique qui risque encore d’alimenter l’inflation.
Bilan : pour 2023, la FFB prévoit une baisse de 3 points pour la croissance d’activité du bâtiment, estimée à +0,7 %, après +3,7 % en 2022.
L'évolution de la croissance d'activité dans le bâtiment. Source : Fédération Française du Bâtiment
Des mesures à prendre pour soutenir le logement neuf
Dans le logement neuf, la chute des ventes peut s’expliquer par plusieurs effets cumulatifs tels que la hausse des coûts de construction (avec l’inflation et les surcoûts liés à la RE2020), mais aussi la difficulté, pour les primo-accédants, d’obtenir un prêt immobilier. Ainsi, selon le président de la FFB, 60 % des prêts seraient refusés à ces derniers, et ce malgré les recommandations du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF).
Pour rappel, dès le mois d’octobre, Olivier Salleron annonçait, aux côtés de Grégory Monod, une grave crise du logement neuf, et appelait le gouvernement à prendre des mesures fortes pour y remédier.
Dans ce contexte, la fédération réitère plusieurs de ses demandes, parmi lesquelles le rétablissement du prêt à taux zéro (PTZ) à 40 % dans le neuf en zones B2 et C, un crédit d’impôt pour aider les ménages à absorber les surcoûts liés à la RE2020 (estimés entre +8 et +10 %), le maintien du Pinel, ou encore un assouplissement du Zéro Artificialisation Nette (ZAN).
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Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock