La dégradation de la rentabilité des entreprises du BTP va se poursuivre en 2010-2011
Dans leur étude intitulée « BTP : après 10 ans de divergences, France et Allemagne réunis dans la crise », Euler Hermes examine les perspectives du secteur dans ces deux pays. Les marchés du BTP de ces deux grands partenaires européens présentent des similitudes apparentes en termes de structure de marchés et de nombre d’entreprises (entre 320 000 et 330 000 dans les deux pays). « En 2010-2011, nous prévoyons la poursuite de la dégradation de la rentabilité et de la sinistralité des entreprises du BTP en France et en Allemagne. Ce phénomène s’accompagnera d’une hausse de leur sinistralité », commente Ludovic Sénécaut, président du directoire d’Euler Hermes SFAC.
Euler Hermes anticipe une baisse de -3% du chiffre d’affaires dans le secteur du bâtiment en France en 2010, et une stabilisation en 2011 à un très faible niveau. En parallèle, les charges d’exploitation devraient augmenter liées à la hausse du prix des aciers (+ 8,7% de janvier à avril 2010) et celle annoncée des autres matériaux. « Compte tenu de l’évolution des principales charges des entreprises, nous nous attendons à une baisse de -30% des résultats des entreprises du bâtiment en France en 2010 », commente Nicolas de Buttet, arbitre responsable de la branche BTP d’Euler Hermes SFAC. Cette dégradation de la rentabilité des entreprises va se traduire par une hausse des défaillances.
En Allemagne, Euler Hermes anticipe une baisse de chiffre d’affaires (-2%), et une dégradation de la rentabilité des entreprises de -20% en 2010, sous l’effet de la hausse des charges d’exploitation. « Après une période de baisse de la sinistralité, nous constatons une remontée du nombre de défaillances en 2009 (de +1,5%, soit 5 200 défaillances). Cette tendance s’est confirmée au 1er trimestre 2010 », commente Nicolas de Buttet. Les Travaux Publics via le volet infrastructures du plan de relance national seront peut être un relais de croissance en Allemagne où 5 Md d’euros sont encore disponibles (Travaux Publics : 7,5 Md d’euros dont 2,5 Md d’euros injectés à fin 2009), mais pas en France où seuls 1,5 Md d’euros sont encore disponibles (4 Md d’euros dont 2,5 Md d’euros injectés à fin 2009).
Les défaillances des entreprises de Travaux Publics ont été multipliées par deux en France entre mai 2007 et mai 2010. Les finances publiques supportent un taux d’endettement élevé, de l’ordre de 86% en 2009 versus 64% en 2007 en France et d’environ 80% en Allemagne en 2009 versus 65% en 2007. « En conséquence, nous attendons un ralentissement du secteur des travaux publics en France. Compte tenu des programmes engagés, la baisse ne sera sensible qu’en 2011 en Allemagne», observe Didier Moizo. « Les chiffres d’affaires des entreprises du BTP en France et en Allemagne resteront en 2011 inférieurs au niveau de 2008 », conclut Karine Berger.
B.P