L’implacable réquisitoire de l’Assemblée sur l’état financier du ferroviaire français
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Le rapport assez directif, somme donc les deux entités, SNCF et RFF de liquider une bonne fois pour toutes leur différents sur la répartition du patrimoine ferroviaire, y compris de celui des milliers de logements qu’ils possèdent en commun pour les besoins de service de leurs agents. Pour sortir de l’ornière financière, le député propose en outre une vaste série de mesures dont la cession de nombreux actifs, la mise en concurrence du personnel SNCF sur l’entretien ou encore l’émission de billets à coûts variables, nettement plus chers sur les lignes nouvelles. Le rapport envisage également la perception d’une quote-part des recettes des ventes par RFF. Il évoque en outre la création d’une structure unique et commune à la SNCF et au RFF pour la gestion des gares. Alors que la séparation des lignes et de l’exploitation semble désormais définitivement adoptée, cette projection, si elle touche le réseau, prendra les allures d’un singulier retour à la case départ avec en prime une gestion à plusieurs étages qui n’améliorera peut être pas la dette.
Le rapporteur de l’Assemblée oriente par ailleurs largement ses propositions dans l’optique d’un désengagement de l’Etat et d’un rééquilibrage de l’effort financier, distinguant les grands projets de l’exploitation courante et de l’entretien. Il estime que la convention entre la SNCF et le RFF est «vague et forfaitaire» et qu’il faut lui substituer des objectifs communs, renforcés par des clauses de bonus malus. Hervé Mariton suggère également que les collectivités territoriales soient mises à contribution beaucoup plus dans le financement des infrastructures nouvelles. Selon le rapport, si les collectivités sont bénéficiaires de la réalisation des lignes nouvelles, elles doivent également en assumer les risques commerciaux et financiers.
L’Etat, après avoir offert à la SNCF une évacuation en douceur de sa dette par la subtile structure de défaisance de la RFF, pourrait se voir néanmoins rattrapé par un déficit qu’il croyait avoir bâillonné. En tout état de cause, si l’on s’en tient au rapport MEC, la situation financière du ferroviaire, faute de véritables solutions pourrait bien donner lieu à de dangereux déraillements.