Budget 2025 : des avancées pour le logement, saluées par le BTP
À coup de 49.3, les budgets de l’État et de la Sécurité sociale ont enfin été adoptés. Cela marque donc la fin de multiples tractations, tout en soulageant les acteurs du secteur du BTP, las de cette instabilité politique depuis de trop nombreux mois.
Plus qu’un simple soulagement, c’est avec enthousiasme que les acteurs du BTP ont accueilli la nouvelle. À commencer par la Fédération Française du Bâtiment (FFB), qui salue l’adoption du budget 2025.
Des mesures qui tombent à point nommé pour la FFB
La FFB se réjouit du maintien, de l’arrivée ou de l’ajustement de certaines mesures censées relancer le marché. Des mesures d’autant plus les bienvenues dans un contexte très morose pour la construction neuve.
Parmi ces mesures, on retrouve notamment l'élargissement du prêt à taux (PTZ) à tout le territoire et à tous les types de logements neufs jusqu’à fin 2027, la défiscalisation des donations et successions en faveur de l’achat d’une résidence principale jusqu’à fin 2026, ou encore l’allègement du rabotage de la RLS en contrepartie de la construction de logements sociaux.
La FFB salue également diverses avancées notables pour le quotidien des artisans. Le gouvernement a en effet acté la suppression des attestations de TVA, remplacée par une mention sur les devis. Une « vraie mesure de simplification demandée depuis longtemps par la FFB ».
Seul point négatif souligné par la fédération : la remontée brutale du taux de TVA à 20 % sur l’installation des chaudières gaz. « À l’instar de nombreux parlementaires, la FFB plaidait pour un taux intermédiaire de 10 % pour permettre une adaptation progressive du marché », a souligné la fédération dans un communiqué.
Malgré tout, c’est un sentiment de soulagement qui prime pour la FFB et son président Olivier Salleron : « L’opiniâtreté a payé : les combats constants et argumentés de la FFB et de l’Alliance pour le Logement permettent de valider progressivement les conditions d’une reprise. Après une réouverture du marché du crédit immobilier, celle de l’environnement institutionnel redonne de l’espoir aux artisans et entrepreneurs du bâtiment. Reste toutefois à s’assurer de la mise en œuvre rapide de ces mesures, alors que l’année 2025 s’annonce très compliquée pour le secteur ».
Le maintien du budget de MaPrimeRénov’ rassure la CAPEB
Même son de cloche du côté de la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (CAPEB), qui souligne des mesures qui répondent à ses demandes. La confédération, qui s’était fortement mobilisée pour maintenir les crédits alloués à MaPrimeRénov’, « salue la stabilité des capacités d’investissement rassurantes pour les particuliers ». « Cette décision traduit la prise de conscience par le gouvernement et les parlementaires de l’importance stratégique du marché de la rénovation dans la transition énergétique et la sortie de la crise du logement », ajoute-t-elle.
Le maintien du budget de MaPrimeRénov’ a été accueilli chaleureusement par la FFB et la CAPEB, qui invite à reconfirmer la chose pour 2026.
« Si les mesures budgétaires apportent des réponses partielles, elles ne sauraient constituer une stratégie à elles seules. L’enjeu réside dans la mise en œuvre de politiques complémentaires permettant d’embarquer l’ensemble des entreprises et des ménages vers une transition énergétique inclusive et efficace. Fidèles à nos engagements et dans la continuité de notre campagne, nous prenons nos responsabilités. Et vous ? » interpelle Jean-Christophe Repon, président de la Capeb.
Le pire est évité pour les travaux publics
Du côté de la Fédération Nationale des Travaux Publics (FNTP), l’adoption du projet de loi de finances permet d’éviter le « pire », soit l’absence totale de budget pour 2025. Pour l’organisme, cette adoption n’exonère pas pour autant le gouvernement d’une réflexion et d’un engagement portant sur la baisse des dépenses structurelles pour réduire le déficit public.
La fédération craint en effet qu’en l’absence de mesures ambitieuses, le risque serait de se limiter à une politique de « coups de rabots » budgétaires dans le projet de loi de finances pour 2026, ce qui affecterait inévitablement l’investissement et aurait un effet désastreux pour le pays sur le long terme.
Pour Alain Grizaud, président de la FNTP : « Nous avons évité le scénario catastrophe d'une année sans budget, mais évitons maintenant celui d'une gestion à courte vue. Sans stratégie claire sur la réduction du déficit, nous risquons en 2026 une politique de coups de rabot qui sacrifiera l'investissement. Le Gouvernement doit maintenant s'engager concrètement sur le financement de nos infrastructures, essentielles pour l'avenir de nos territoires et la transition écologique ».
Une prise de conscience saluée par l’Union sociale pour l’habitat
Enfin, l'adoption du budget 2025 a également ravi l’Union Sociale pour l’Habitat (USH). Les mesures prises pour le secteur du bâtiment constituent des avancées, et « témoignent d’une évolution des pouvoirs publics dans leur prise en compte des alertes émises depuis plusieurs années par l’ensemble des acteurs de la filière du logement et de la construction ».
« Il y a, dans ce budget 2025, des mesures qui vont dans le bon sens. J’en remercie les parlementaires qui ont entendu la crise du logement. Le Gouvernement nous semble reconsidérer la politique du logement menée depuis 2017 dont les effets négatifs sont aujourd'hui unanimement décriés. Il faudra du temps et de la constance pour regagner le terrain perdu. J’espère que le Gouvernement l’a pleinement compris et que le nouveau cap qu’il semble se fixer sera tenu dans la durée », a déclaré Emmanuelle Cosse, présidente de l'USH.
Jérémy Leduc
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