L’accord de Paris va peser lourd sur les cimentiers
Responsable de 5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, l’industrie du ciment doit donc se renouveler et déployer « des technologies et procédés innovants » et des « modèles d’affaires plus en phase avec les objectifs de l’accord de Paris ».
« Les mesures réglementaires étant appelées à se durcir inévitablement et le signal-prix du carbone à se renforcer, les investisseurs exigeront des changements à la fois stratégiques et rapides de la part des cimentiers », commente Tarek Soliman, analyste senior du CDP, cité dans un communiqué.
Des cimentiers engagés, d’autres beaucoup moins…
Certains cimentiers ont d’ores et déjà pris la mesure du risque et ont commencé à mettre en place des mesures visant à réduire leurs émissions, comme le franco-suisse LafargeHolcim et l’indien Shree Cement.A l’inverse, les italiens Cementir et Italcemente, ainsi que le japonais Taiheiyo Cement, se retrouvent en bas du classement des entreprises ayant communiqué leurs données en matière environnementale.
« Les moins performants ont tendance à être ceux qui ne soutiennent pas la législation sur le climat », déclare le CDP. Cependant, le « durcissement de la réglementation devrait conduire à un changement dans l’industrie », ajoute l’organisme.
Utiliser davantage de matériaux de substitution décarbonés
Pour intensifier les efforts, le CDP préconise une utilisation accrue de « sources de combustibles alternatives ». Quatre industriels couvrent notamment 20% de leurs besoins énergétiques en chaleur par la valorisation des déchets et la biomasse, indique l'ONG.Concernant l’énergie qui représente environ 30% des coûts de production des cimentiers, l’ONG mise sur l’énergie thermique pour réduire les dépenses.
Le CDP conseille enfin aux industriels d'utiliser « davantage de matériaux de substitution décarbonés ». L’objectif étant de trouver des solutions à plus long terme telles que « le captage et la valorisation du carbone ».
R.C
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