Jacques Chanut regrette la "stigmatisation" de l'immobilier durant la présidentielle
« Il y a une exploitation un peu politicienne du statut de travailleur détaché pour expliquer un certain nombre de positions vis-à-vis de l'Europe » a-t-il dit, faisant référence aux débats concernant la Clause Molière, qui imposait entre autres le recours à la langue française sur les chantiers dont la région est maître d’œuvre. Une mesure qui avait alors été jugée discriminatoire.
Durant ces débats, de nombreux intervenants s’étaient montrés critiques vis-à-vis des défenseurs de la Clause Molière, parmi eux, Jacques Chanut. Une polémique d’autant plus regrettable que c’est le seul moment où le secteur a été sous le feu des projecteurs durant la campagne.
« Notre position est très claire : le travail détaché existe, une directive européenne existe, nous demandons simplement sa stricte application en France. Et cela, c'est de la seule responsabilité de la France, c'est-à-dire qu'il y ait des contrôles et des sanctions lorsqu'il y a fraude ». Favorable à plus de contrôle, Jacques Chanut a rappelé le nombre croissant de déclarations de travail détaché en 2015 : 285 025, soit 15% de plus que l’année précédente, et presque un tiers (27%) pour le seul secteur du BTP.
« Nous pensons qu'il y en a pratiquement autant qui sont non-déclarés. Donc c'est un phénomène important », avance Jacques Chanut.
L’immobilier, un secteur qui mérite d’être défendu
Lors de l’émission, le président de la FFB a également exprimé ses craintes vis-à-vis de l’ISF. « Nous sommes un tout petit peu inquiets sur la stigmatisation de l'immobilier, lié à l'ISF, qui ne serait maintenu que sur cette partie-là, y compris pour les résidences secondaires et principales. Non, l'immobilier n'est pas un actif improductif économiquement pour notre pays. Rappelons qu'un logement, c'est deux emplois. » Il fait notamment référence à Emmanuel Macron, favori du second tour de la présidentielle, dont le programme comprend cette mesure.Preuve de l’apport de l’immobilier au pays, les excellents chiffres du secteur, témoins de la sortie de crise. « Il semblerait que les mesures que nous avions réclamées depuis 5 ans, et qui n'ont été prises qu'il y a 2 ans et demi, commencent à porter leurs fruits », se félicite Jacques Chanut, un peu amer.
Qui pour prendre la tête du Medef ?
Jacques Chanut, qui a récemment quitté le bureau du pôle social du Medef après l’accord entre les partenaires sociaux, a réfuté toute rumeur portant sur sa candidature à la succession de Pierre Gattaz.« Il y a un différent de fond - nous ne pouvons pas accepter la taxation supplémentaire sur le recours aux CDD dans le contexte actuel - et il y a un problème de méthode parce que, par exemple, cette taxation supplémentaire, nous l'avions appris par Les Échos, bien avant que le bureau du pôle social n'en soit informé. […] on ne peut pas dire qu'il y a eu unanimité au sein du Medef pour cette décision. »
F.T
Photo de une : ©David Morganti - Jacques Chanut