Grand Paris Express : les chantiers à l’arrêt suite au nouveau décès d’un ouvrier
La quasi-totalité des chantiers du projet du Grand Paris Express (GPE), soit 140 sites, ont été mis à l’arrêt ce 10 mai. Une décision qui fait suite au nouveau décès d'un ouvrier début avril. Il s'agit du cinquième décès d’un ouvrier, depuis le lancement des travaux du Grand Paris Express en 2015.
Cette opération « strictement interne », doit être renouvelée chaque année et doit permettre « à l’ensemble des collaborateurs de la Société du Grand Paris (SGP) et des personnes travaillant sur les chantiers » de prendre part « à des ateliers de sensibilisation », a indiqué à l’AFP la Société du Grand Paris, l’établissement public dédié à la construction du GPE.
Un ensemble de mesures portant sur la sécurité actuelle et celle à venir devraient être présentées aux ouvriers le 17 mai prochain. La SGP précise que l’objectif est de rappeler à tout le monde que « la sécurité demeure la priorité et que rien, ni les coûts, ni les délais, ne saurait justifier un manquement à la sécurité des compagnons ».
Une simple action de communication pour la CGT
« Je l’appelle la journée +pipeau-communication+ », a réagi auprès de l’AFP Jean-Pascal François, secrétaire fédéral de la CGT Construction. « C’est bien une journée (annuelle) comme ça, mais une par mois, c’est mieux », assène-t-il. « Il faut attendre cinq morts et 19 accidents graves pour faire de la sensibilisation ? », interroge M. François.
Le 6 avril, un apprenti malien de 21 ans, Seydou Fofana, est mort écrasé par un bloc de béton à Gonesse, dans le Val-d’Oise, sur le chantier de la future ligne 17.
Le précédent décès était survenu début mars sur le chantier de la gare du Blanc-Mesnil : la victime, employée par une société de transport, avait été heurtée par une charge lourde lors d’une opération de manutention.
Les 200 kilomètres du Grand Paris Express comprennent quatre nouvelles lignes de métro automatique, numérotées de 15 à 18, ainsi que des prolongements des lignes 11 et 14. S’articulant autour d’une ligne circulaire, plusieurs branches doivent relier les aéroports d’Orly et Roissy-Charles-de-Gaulle, le pôle scientifique de Saclay et des quartiers populaires de Seine-Saint-Denis aujourd’hui mal desservis. Les nouvelles lignes doivent entrer en service entre 2025 et 2030.
Jérémy Leduc (avec AFP)
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