Grand débat national : le logement au cœur des échanges
Le Grand débat national, lancé par le président de la République, doit permettre au Gouvernement de regagner la confiance des citoyens et de mettre fin à la crise des « gilets jaunes ».
Alors que des premiers échanges ont été menés, les associations et fédérations professionnelles n’hésitent pas à formuler leurs propositions pour une société plus juste…mais également plus verte !
Dans un communiqué, le Cler, réseau pour la transition énergétique déclare : « A l’heure du Grand débat national, nous estimons qu’il n’est plus l’heure de discuter mais d’agir en faveur de la transition écologique : l’urgence environnementale, sociale et climatique nous oblige à l’action ».
« De nombreux acteurs de terrain l’ont compris depuis bien longtemps, il faut aujourd’hui les aider à mener une transition adaptée à leur territoire, et à la hauteur des enjeux ».
Pour les accompagner, l’association environnementale a émis 10 propositions politiques à l’échelle nationale parmi lesquelles la mise en place d’une dotation spécifique énergie-climat pour les collectivités. Concernant le développement des énergies renouvelables, le Cler prose d’adapter les mesures de soutien aux besoins réels des acteurs publics et privés et de « supprimer les dispositions fiscales qui favorisent les énergies fissiles et fossiles ». Le financement de la transition énergétique doit être facilité (et simplifié) via la création d’une Agence nationale dédiées, « dotée d’un budget conséquent ».
Il faut également redéfinir le rôle des acteurs publics et privés, « en réhabilitant l’État-stratège au service des territoires et en donnant aux autorités de régulation les moyens juridiques et humaines d’assumer leur mission au service des objectifs définis par la loi ».
« La transition énergétique doit devenir l’un des piliers de la refondation du projet européen autour des grands enjeux de lutte contre les changements climatiques, de compétitivité économique, de sécurité d’approvisionnement et de cohésion sociale et régionale », estime l’association.
Et pour accompagner les ménages, « la mise en place effective et la généralisation à tout le territoire du Service public de la performance énergétique de l’habitat prévu par la loi » est nécessaire ; des initiatives qui doivent être articulées autour « des Espaces-Info-Énergie et des plateformes de la rénovation énergétique ».
Un logement abordable et décent pour tous
Alors que le Cler souligne que « la possibilité de se chauffer à coût raisonnable doit devenir un critère de décence pour le logement », la Fédération des promoteurs immobiliers rappelle combien le logement peut permettre de réduire les fractures territoriales.« Le Grand débat national doit permettre de poser sereinement la question de la production de logements neufs abordables. Nous, opérateurs immobiliers, détenons une partie de la réponse : à nous de savoir rendre la densité acceptable, soutenable, désirable, en ajustant nos méthodes et nos produits ; aux élus d’en faire la pédagogie auprès des habitants et de veiller à ce que cette densité soit mise au service d’un logement moins cher ».
La FPI rappelle en effet que nombreux sont les ménages à ne pas pouvoir se loger dans les villes, « près des emplois et des services auxquels ils aspirent ». Pour répondre durablement à la crise, « il faut relever le défi du logement cher dans les métropoles, pour permettre aux classes moyennes de s’y loger sans mettre en péril le budget de la famille ».
« C’est un enjeu-clé de la cohésion et de l’équilibre de nos territoires que de les (ndlr : les logements) rendre de nouveau abordables. Il y a deux façons de traiter ce problème du « pouvoir d’achat logement » des classes moyennes : augmenter les ressources des ménages et/ou faire baisser les prix. Le Gouvernement traite le premier volet avec des aides financières aux acquéreurs (PTZ, dispositif Pinel) ; le moment est venu de traiter le second, en lien avec les élus locaux, par une vraie politique de l’offre », indique la FPI.
Pour Alexandra François-Cuxac, sa présidente : « On ne réduira pas les fractures de notre pays sans répondre aux problèmes de logement et redonner à chacun la possibilité́ de vivre selon ses choix. Les aides financières aux ménages y contribuent, mais il ne faut pas négliger l’autre versant – celui de l’offre, et de la production de logements meilleur marché dans les villes où les classes moyennes veulent vivre ». « Pour cela, il faut briser le tabou de la densité et traiter le sujet du droit des sols avec les élus locaux et l’État », conclut-elle.
R.C
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