GNR : la Capeb appelle à lever les blocages des dépôts pétroliers
Depuis jeudi dernier, des professionnels du BTP bloquent des dépôts pétroliers, principalement dans l’Ouest de la France, pour protester contre la suppression des tarifs réduits de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) sur l’utilisation du gazole non routier (GNR).
Cette mesure, initialement prévue dans le projet de loi de finances de 2019, avait été repoussée suite à la crise des gilets jaunes. Elle refait aujourd’hui surface pour le projet de loi de finances 2020. Les exonérations devraient ainsi être progressivement supprimées entre le 1er juillet 2020 et le 1er janvier 2022.
Cette mesure inquiète notamment le secteur du BTP, qui craint un surcoût de 750 millions d’euros supplémentaires, dont 700 millions pour le seul secteur des travaux publics.
Selon Bruno Cavagné, président de la Fédération Nationale des Travaux Publics (FNTP), ce coût a toutefois été revu à la baisse, estimé à 160 millions pour 2020 en octobre dernier, grâce à des négociations avec les pouvoirs publics « et à la forte mobilisation des TP ».
Mais depuis jeudi dernier, la contestation s’est levée dans l’Ouest, provoquant des blocages de dépôts pétroliers près de La Rochelle, puis près de Rennes, Brest, Lorient et Le Mans.
La Capeb réaffirme son désaccord mais appelle à lever les blocages
Alors que les blocages se poursuivent, la Capeb a réagit ce lundi 2 décembre. Elle a dans un premier temps rappelé son désaccord concernant la suppression des tarifs réduits sur le GNR : « L’application différée n’est pas de nature à rassurer ces entreprises, l’étalement de la mesure de suppression sur 18 mois n’est pas suffisant pour que ces entreprises s’organisent et absorbent, dans le temps, l’impact financier sur leur activité ».
Dans ce contexte, la Capeb demande d’étaler le délai sur 10 ans pour aider les petites entreprises à absorber ce surcoût, et réclame un plan d’accompagnement pour une transition vers des véhicules utilisant des énergies renouvelables.
Réaffirmant son soutien aux professionnels du BTP, Patrick Liébus a toutefois appelé à lever les blocages pour ne pas pénaliser les petites entreprises :
« Cette très mauvaise mesure fiscale entraîne de bien mauvais mouvements de blocages sur le terrain, dont nous déplorons les effets sur l’ensemble des entreprises. Nous aurions préféré que le Gouvernement ouvre un dialogue constructif avec le secteur, ce qui aurait pu éviter cette situation », a commenté Patrick Liébus, président de la Capeb.
C.L.
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