Génie climatique : entre recul des ventes et incertitudes pour 2025
La dégradation du marché du génie climatique s'explique par plusieurs facteurs : la construction neuve est en chute libre, enregistrant une baisse de 20 % des logements commencés entre août 2023 et juillet 2024. Parallèlement, le marché de la rénovation est freiné par des aides publiques jugées instables et complexes, notamment le dispositif MaPrimeRénov’.
Début 2024, ses subventions pour les rénovations énergétiques par gestes ont été réduites, ce qui a contribué à une chute de 44 % des dossiers enregistrés à la fin du mois de juin, malgré un rétropédalage en mai.
Des approches qui doivent cohabiter
Face à cette situation, les industriels du secteur plaident pour une approche plus réaliste des enjeux de la rénovation. Bien que la rénovation globale soit efficace, elle demeure coûteuse et difficile à mettre en œuvre pour de nombreux ménages. Ainsi, les professionnels prônent davantage la rénovation par gestes, une approche progressive qui permet d’améliorer l'efficacité énergétique par étapes, en intervenant sur des éléments spécifiques comme le chauffage, l’isolation ou la ventilation.
Selon Uniclima, les deux approches doivent cohabiter pour atteindre les objectifs de neutralité carbone à l'horizon 2050, car la rénovation globale seule ne pourra suffire.
La relance du marché passe également par le maintien d'une large palette de solutions technologiques adaptées aux divers projets de rénovation, dont les pompes à chaleur, les chaudières biomasse, les systèmes hybrides et les technologies de biocombustibles.
L'association insiste sur l’importance de conserver cette diversité technologique, car toutes les solutions avant-gardistes ne sont pas toujours compatibles avec l’ensemble des configurations architecturales ou les contraintes locales. Une mauvaise ventilation peut compromettre les gains d'efficacité énergétique et nuire à la santé des occupants.
Définir des conditions de marché plus stables
En ce qui concerne les perspectives pour 2025, les inquiétudes persistent. Les industriels d’Uniclima avaient pris, dès 2022, l’engagement de produire un million de pompes à chaleur d'ici 2030. Toutefois, la crise actuelle compromet cet objectif, avec des ventes en forte baisse : -46 % pour les pompes à chaleur air/eau et -58 % pour les chaudières biomasse. Des chiffres qui menacent directement les investissements dans la production de ces équipements, qui s’élèvent à plus de 200 millions d’euros, ainsi que 1 000 emplois directs.
Les industriels appellent donc à une concertation avec le gouvernement afin de définir des conditions de marché plus stables. Ils se disent prêts à collaborer pour élaborer des solutions qui répondent aux réalités économiques et techniques du secteur, afin de relancer la dynamique du marché du génie climatique et rétablir la confiance des ménages comme des professionnels.
Marie Gérald
Photo de une : Adobe Stock