Geberit : des chiffres en baisse au 1er trimestre, mais moins mauvais qu’attendus
Le fabricant suisse d’équipements sanitaires Geberit a su limiter la casse pour son premier trimestre 2024. L’entreprise a vu son bénéfice net reculer de 11,4 % à 190 millions de francs suisses (194,5 millions d’euros) au cours des trois premiers mois de l’année, mais les prévisionnistes constatent des résultats meilleurs qu'attendus. Ces derniers, interrogés par l’agence AWP, tablaient en moyenne sur 184 millions de CHF.
Les activités du géant suisse ont subi de plein fouet « les développements défavorables sur les changes ». Conséquences, le chiffre d’affaires du fabricant de douches, toilettes et vasques pour salle de bains a reculé de 6,2 % à 837 millions de francs suisses (856 millions d’euros) au 1er trimestre par rapport à la même période de 2023, a précisé ce 7 mai Geberit dans un communiqué.
Là aussi, le résultat s’est avéré légèrement supérieur aux prévisions des analystes, qui en moyenne s’attendaient à 832 millions de CHF de ventes. Hors effet de change, le recul s’est limité à 1,4 %.
« Les résultats du 1er trimestre ont été impactés négativement à tous les niveaux et dans une mesure significative par des évolutions défavorables sur les changes. Les volumes n’étaient que légèrement inférieurs au faible niveau de la même période de l’année précédente car la baisse de la demande du marché a été en partie compensée par la reconstitution des stocks des grossistes », a indiqué le fabricant dans un communiqué. « La principale raison de la baisse plus forte du bénéfice net est le taux d’imposition nettement plus élevé, qui s’explique, entre autres, par la nouvelle loi sur l’imposition minimale de l’OCDE », a affirmé Geberit.
Quelles prévisions pour l’année en cours ?
Pour ce qui est de 2024, l’optimisme n’est pas vraiment de rigueur. « Les prévisions pour l’année en cours n’ont pas beaucoup changé depuis l’annonce des résultats annuels 2023 en mars », a souligné le fabricant suisse, qui continue de prévoir un déclin dans le bâtiment cette année.
En cause, la situation particulièrement compliquée en Europe du Nord et en Allemagne, où les permis de construire ont reculé de 15 % l’année dernière, « ce qui entraînera une baisse correspondante des nouvelles activités de construction au cours de l’année en cours », souligne Geberit.
Et sur quels marchés s’appuyer ?
La lueur d’espoir se trouve toutefois du côté des constructions neuves en Suisse, en raison de la baisse de l’inflation et des taux d’intérêts plus bas. Quelques motifs d’espoir également avec la rénovation, qui représente 60 % du chiffre d’affaires du groupe. Celle-ci doit afficher une « évolution plus robuste » pour deux raisons principales : le besoin de rénovation dans plusieurs pays européens et le fait que la rénovation des salles de bains et sanitaires ne devrait plus pâtir de la concurrence des pompes à chaleur comme ce fut le cas l’année dernière.
« Malgré les prévisions globalement négatives pour le secteur européen du bâtiment en 2024, la baisse attendue des taux d’intérêt au cours de l’année et la tendance structurelle vers des normes sanitaires plus élevées devraient stimuler positivement la demande », note Geberit.
Jérémy Leduc (avec AFP)
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