Fermacell et James Hardie fusionnent
Appelez-les désormais James Hardie France SAS, une « nouvelle » société résultant de la fusion de Fermacell et James Hardie en avril 2018, et décrite comme un « nouvel acteur global de l’aménagement intérieur et extérieur des bâtiments » avec ses deux marques distinctes :
- James Hardie, proposant des panneaux et lames de bardage pour la façade à base de fibres ciment,
- Fermacell, proposant des panneaux de fibres de gypse pour cloisons, sols et plafonds.
Un peu d’histoire
Après avoir été Directeur Général de Fermacell, Philippe Rémy est devenu Directeur Général de James Hardie France à la suite de la fusion. Il revient pour Batiweb sur l’histoire de ces deux entités.
Fermacell, société allemande, arrive en France en 1993. Depuis, la société est « bien implantée en Europe », elle regroupe « 500 personnes » (une trentaine en France), et « plusieurs sites de fabrication ». On compte deux sites de fabrication pour les panneaux en fibres de gypse en Allemagne, un aux Pays-Bas, un en Espagne, et un autre site de fabrication situé en Allemagne est réservé à la fabrication de plaques de ciment.
La société James Hardie est pour sa part « originaire d’Australie ». La naissance de ce fabricant de fibre ciment remonte au 19ème siècle, « en 1888 précisément ». Elle s’est « attaquée au marché américain » car ses « produits répondaient à la demande », précise Philippe Rémy, qui souligne que « dans les films américains, on voit beaucoup de bardage aspect bois ». Aujourd’hui le siège social est aux États-Unis, mais « la société a décidé de s’implanter en Europe ».
Une réorganisation
Philippe Rémy explique que James Hardie souhaitait « trouver une société qui possède une force de frappe » en Europe et un « complément de gamme », ce sont donc les deux points ayant fait pencher la balance en faveur du rachat de Fermacell.
Ce rachat a impliqué une réorganisation du fonctionnement des deux sociétés pour devenir une seule entité française, James Hardie France SAS, tout en « gardant la marque Fermacell indépendante » - un point important que tient à souligner Philippe Rémy. « Au moment du rachat, il y avait très peu de personnes de James Hardie en France, des personnes nous ont rejoints, et on a réorganisé les équipes », ajoute-t-il.
Aujourd'hui, 38 personnes sont dédiées au développement, « dont 27 commerciaux sur le terrain (15 personnes pour le réseau distribution et 12 en charge de la prescription), qui sillonnent la France et entretiennent des contacts privilégiés avec les clients de James Hardie France ». Ils ont l’occasion de se retrouver dans le nouveau siège social de James Hardie France situé à Reuil Malmaison, dans les Hauts-de-Seine (92).
Pour sa première année complète après le rachat et la réorganisation, l’entreprise espère atteindre 31 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont « 77,5 % proviendraient de l’activité de la marque Fermacell ». Pour les neuf prochaines années, James Hardie France prévoit d’atteindre 150 millions d’euros de chiffre d’affaires sur le marché français, équivalent à une croissance de 17 % par an. Ces objectifs sont portés par « une croissance très forte des gammes James Hardie (…) et par le maintien d’une croissance élevée des gammes Fermacell ».
Une gamme commune et l’identité Fermacell
Ces objectifs demandent de l’investissement. Plusieurs innovations sont donc attendues pour les deux marques sur l’année 2020, notamment grâce au budget de 34 millions d’euros spécifiquement déployé pour la R&D.
Philippe Rémy nous raconte que la société James Hardie France « proposer des systèmes constructifs de bardage ventilé » via deux produits :
- la gamme de lame de bardage HardiePlank VL
- le panneau Hardie Pannel
Pour ce qui est de HardiePlank VL, Philippe Rémy confie « on n'a pas proposé ce produit au hasard ». Cette nouvelle gamme a deux particularités :
- la technique de pose, qui se fait sans clip de pose et surtout par emboîtement (et non plus par recouvrement, « c’est une tendance du marché où les lames s’emboîtent les unes avec les autres, c’est un gain de temps »,
- un joint qui a un creux en forme de V, « d’où le nom VL, c’est un design assez moderne ».
Avant de proposer ce produit, James Hardie a fait des recherches et proposée plusieurs types de joints. Le joint utilisé pour la gamme a été choisis dans « 80 % des suffrages ».
Comme décrit plus haut, malgré la fusion, Fermacell reste une gamme unique et développe des produits indépendants. Récemment, Fermacell a sorti « des éléments de receveurs de douches à l’italienne à base de ciment », pour compléter son offre. La marque a aussi lancé une plaque de sol en fibres gypse avec un élément isolant en fibre de bois de la même épaisseur que la douche. « Cela permet d’avoir une continuité parfaite entre la chape et le receveur de douche, sans différence de niveau », précise le nouveau Directeur Général de James Hardie France.
Si Philippe Rémy est aujourd’hui le DG de James Hardie France, il travaillait chez Fermacell depuis 1997 et est donc « toujours très attaché au nom Fermacell » qu’il a vu grandir, et pour lequel il « pense être en partie responsable de la notoriété de marque ». La marque aujourd’hui associée à l’environnement et à l’écologie est pour lui une « fierté et une réussite ».
Selon lui,« un plus un fait rarement deux, mais cela n’a pas été le cas avec James Hardie France ». Il estime que ce rachat s'est relativement bien passée, et qu'il permettra à James Hardie France de s’imposer sur le marché hexagonal.
Propos reccueillis par Julie Baranton
Photo de une ©James Hardie France