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Eurotunnel, du 'chantier du siècle' aux batailles de créanciers

Publié le 12 juillet 2006

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Depuis février sous le coup d'une procédure d'alerte de la part de ses commissaires aux comptes, qui lui demandent de mettre au point un accord sur sa dette, Eurotunnel ne peut actuellement faire face et encourt donc le dépôt de bilan.Chronologie des principaux événements qui ont marqué l'exploitant du tunnel sous la Manche depuis sa création, sur des fonds entièrement privés, jusqu'aux plans de restructuration de la dette et aux luttes entre créanciers et actionnaires.
- 12 février 1986: signature, entre le Premier ministre britannique Margaret Thatcher et le président de la République français François Mitterrand, du traité lançant le chantier du tunnel sous la Manche (traité de Canterbury), aboutissement d'un projet vieux de deux siècles.

- 14 mars 1986: signature du contrat de concession entre les gouvernements français et britannique pour la construction et la gestion de l'ouvrage par France Manche et The Channel Tunnel Group.

- 13 août 1986: constitution du groupe franco-britannique Eurotunnel, le concessionnaire qui perçoit des péages de la part des compagnies ferroviaires qui utilisent le tunnel -Eurostar, la SNCF et EWS (English Welsh and Scottish Railway)- et exploite directement les navettes fret et passagers.

- août 1987: prêt de 50 milliards de francs (7,62 milliards d'euros) accordé par un pool de 217 banques.

- novembre 1987: entrée en Bourse d'Eurotunnel, qui lève 7,7 milliards de francs (1,17 milliard d'euros).

- novembre 1990: augmentation de capital.

- 6 mai 1994: inauguration officielle du tunnel sous la Manche par Elisabeth II et François Mitterrand. Deuxième augmentation de capital.

- 1er juin 1994: passage du premier TGV Eurostar.

- 25 juillet 1994: ouverture commerciale du service navettes poids lourds.

- 22 décembre 1994: ouverture commerciale du service navettes passagers.

- septembre 1995: Eurotunnel suspend les intérêts d'une dette proche de 70 milliards de francs (10,67 milliards d'euros). Début des négociations avec les banques. Le tribunal de commerce de Paris place le groupe sous surveillance.

- 18 novembre 1996: incendie dans le tunnel sud, provoqué par un camion embarqué sur une navette poids lourds. L'accident provoque près d'un demi-milliard de francs (environ 76 millions d'euros) de dégâts.

- 26 novembre 1997: accord unanime des banques sur le plan de restructuration financière, qui transforme une partie de la dette en actions.

- 19 décembre 1997: accord officiel des gouvernements pour l'extension de la concession jusqu'en 2086.

- 1999-2000: nouvelle augmentation de capital et rachat d'une partie de la dette. La direction communique sur le "redressement" du groupe.

- 2001: le président exécutif Patrick Ponsolle cède sa place le 25 avril à Philippe Lazare, qui se retire en décembre au profit de Richard Shirrefs, pour "divergence de vues sur la gestion de la société".

- avril 2003: première demande de révocation des dirigeants formulée par Christian Cambier, administrateur démissionnaire. La fronde des actionnaires s'amplifie, orchestrée notamment par le "raider" François Gontier puis par Nicolas Miguet.

- 7 avril 2004: renversement de la direction en assemblée générale, par une coalition d'actionnaires individuels. Jacques Maillot, ancien patron de Nouvelles Frontières, devient président.

- juillet 2004: l'action plonge à 0,30 euro, son niveau le plus bas, après une introduction à 35 francs (5,34 euros) et un record à 128 francs (19,51 euros) en mai 1989.

- 18 février 2005: Jacques Gounon remplace Jacques Maillot à la présidence, puis reprend en juin la direction générale.

- avril 2005: Eurotunnel adresse à ses créanciers une demande de dérogation ("waiver") pour pouvoir entamer la renégociation de sa dette, qui s'élève désormais à 9 milliards d'euros.

- 12 avril 2006: Eurotunnel renonce à arrêter ses comptes 2005 et demande l'ouverture d'un nouveau délai permettant de renégocier sa dette.

- 31 mai 2006: Eurotunnel arrache à ses principaux créanciers une réduction de 54% de sa dette, de 9 à 4,24 milliards d'euros, à condition que ce plan soit avalisé lors de l'assemblée générale du 27 juillet.

- 27 juin 2006: les porteurs d'obligations présentent un plan alternatif de restructuration, qui ramène la dette à 3,7 milliards d'euros et prévoie une recapitalisation de 780 millions d'euros. Bataille de communiqués entre la direction et les obligataires pour emporter l'adhésion des actionnaires.

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