La SNCF crée une filiale d'ingénierie, Inexia
La SNCF a fait valoir que "le marché de l'ingénierie française s'est largement ouvert à la concurrence depuis la création en 1997 de Réseau Ferré de France (RFF)" et qu'"il va encore fortement évoluer avec la décision de réaliser les prochaines lignes à grande vitesse dans le cadre d'une délégation de service public ou d'un partenariat public-privé".
"En théorie, rien n'empêche la SNCF de le faire, mais en pratique elle est très partie prenante de ces appels d'offre, car RFF les lance mais la SNCF établit le cahier des charges notamment. Les risques de recours et les enjeux financiers trop importants pour qu'un groupement privé accepte de s'associer avec nous si l'on n'avait pas fait tout le nécessaire pour séparer les activités de la filiale de celle du groupe SNCF", a-t-elle ajouté. L'une des premières missions de la nouvelle filiale, qui aura le statut de société anonyme (SA), sera de participer, au sein de groupements en cours de formation, aux consultations que devrait lancer RFF pour la réalisation de la ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux ou du contournement de Nîmes et Montpellier, selon le communiqué. Inexia, qui sera localisée à La Plaine Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), emploiera environ 250 personnes en 2007 et sera dirigée par Gilles Cartier, actuel directeur adjoint de la Direction de l'Ingénierie de la SNCF.
L'ingénierie est "aujourd'hui au sein de la SNCF une composante essentielle de la maîtrise du système ferroviaire et de sa sécurité; c'est aussi un pôle important d'innovation dans ce domaine", note le communiqué. Et "parmi le cercle très restreint des ingénieries ferroviaires capables de maîtriser complètement la conception et la mise en service de lignes exploitées à plus de 270 km/h, elle est certainement celle qui a le plus long réseau à son actif", ajoute la SNCF.
Début juillet, la réunion du comité central d'entreprise (CCE) de la SNCF sur le "projet de filialisation de l'ingénierie" avait tourné court, les élus du personnel ayant quitté la salle après une déclaration commune dénonçant ce projet, avait-on appris auprès de la CGT.
"L'Etat se désintéresse de ce projet mais il existe de fortes pressions de la part de groupes privés du BTP, comme Vinci, Bouygues et Eiffage, pour que la SNCF filialise son ingénierie ce qui serait un mauvais coup porté au service public", avait déclaré le secrétaire général de la CGT Cheminots Didier Le Reste.