Environnement : Kiloutou souhaite devenir « une société à impact »
Depuis 2010, le groupe Kiloutou engage des actions pour réduire l’impact carbone de ses activités. Un engagement qui s’est formalisé en 2014 avec la mise en place d’une politique RSE. Le spécialiste de la location de matériels annonce aujourd’hui vouloir aller encore plus loin et plus vite dans sa transformation environnementale. Ambitieuse, elle vise à agir sur les trois volets de ses activités les plus émetteurs de CO2 : les transports, le matériel et les agences. À travers un plan d’actions précis, le groupe affiche ses ambitions : réduire de 40% ses émissions directes de CO2 d’ici 2030, et atteindre la neutralité carbone en 2050.
Comment y parvenir ?
Parmi les ambitions affichées, accélérer le renouvellement des flottes dédiées à la livraison des matériels, ainsi que les véhicules commerciaux. Le groupe Kiloutou souhaite par exemple remplacer d’ici 5 ans, 100% des véhicules légers par des véhicules alternatifs. Va également se poursuivre l’expérimentation des livraisons du dernier kilomètre à vélo ou avec une remorque motorisée électrique, pour les petits matériels.
S’agissant des agences, l’objectif est de baisser de 40% leur consommation énergétique d’ici 2030. Et pour ce qui est des matériels, une évolution vers des énergies alternatives. A ce sujet, Kiloutou précise que 37% du parc matériel de terrassement et d’élévation proposé aujourd’hui fonctionne avec des énergies responsables (hybride, bi-énergie, électrique et Stage V). Pour anticiper la réglementation Stage V, en 2020, Kiloutou avait prévu l’intégration de près de 1500 matériels Stage V répartis dans les 5 pays où le groupe est présent. Une gamme de plus de 3 000 matériels alternatifs a été, en outre, lancée en France, pour aider les acteurs du BTP dans leur politique bas carbone.
Pourquoi cette démarche ? Pourquoi maintenant ?
« Il y a une évolution, une accélération » qui s’explique notamment par l’urgence climatique et demande aux acteurs de l’économie comme aux citoyens de se mobiliser. La réglementation environnementale 2020, qui devrait s’appliquer cette année, exige à la filière de se transformer, d’anticiper les évolutions à venir comme par exemple, la mise en place d’éco-chantiers. « Onvoit bien que toute la filière se met en marche », souligne Olivier Colleau, Président exécutif du Groupe Kiloutou.
Une mobilisation qui se veut indispensable pour atteindre les objectifs affichés. « C’est un effort collectif. Nous n’y arriverons que si nous sommes plusieurs à nous y mettre ensemble », insiste Olivier Colleau, appelant l’ensemble de la chaine à participer (salariés, clients, fournisseurs, donneurs d’ordre publics et privés, scientifiques, collectivités et ONG…). L’intérêt est d’embarquer tout un secteur vers des solutions alternatives vertueuses, faisant ainsi de Kiloutou « une société à impact capable d’influer sur son écosystème ».
Co-construire la société de demain
Dans un communiqué, le Groupe Kiloutou annonce être en capacité d’accompagner ses clients du BTP sur leur stratégie bas carbone par l’analyse des émissions carbone des matériels loués, et ce afin de les informer et de les sensibiliser aux émissions engendrées par l’utilisation des matériels. « Quand on fait notre propre bilan carbone, on se rend compte que 83% de nos émissions viennent des machines quand elles sont utilisées chez nos clients ». L’entreprise est prête à travailler à leurs côtés afin de les aider à trouver des alternatives « propres », et ainsi réduire leurs émissions. Un travail de « co-construction » déjà réalisé auprès des majors du BTP tels que Vinci et Eiffage, et qui devrait séduire de nouveaux clients, fournisseurs et collaborateurs.
« On sent qu’il y a une maturité aujourd’hui du secteur pour aborder ces problématiques-là. On voit bien, qu’il y a une demande de nos clients poussés eux-mêmes par la demande des donneurs d’ordre », poursuit Olivier Colleau, soulignant également que les critères environnementaux se font de plus en plus présents dans les appels d’offres de construction ou de rénovation. Il y a aussi une plus grande attention portée sur le choix des matériels. Alors bien sûr, tous les clients ne sont pas encore sensibilisés. Mais une chose est sûre, « tout le monde s’y mettra, parce qu’à un moment, la réglementation va rattraper la conviction ». La filière, pour continuer à travailler et à recruter, devra passer dans un mode de fonctionnement « plus vertueux ».
Sensibiliser la filière
Le groupe Kiloutou précise faire de la pédagogie avec par exemple la mise à disposition d’un guide qui référence des alternatives vertueuses à des motorisations thermiques. « C’est vraiment un exercice pédagogique autant pour nos clients que pour nos équipes, qui, quand elles recommandent un matériel alternatif, disposent d’informations chiffrées sur leurs performances autant que sur leur impact carbone ».
Qu’en est-il des coûts ? Le prix de location pour un matériel électrique ou hybride va être supérieur. En revanche, le client qui se servira d'un matériel électrique bénéficiera de coûts plus faibles. Par exemple, entre un dumper gyrabenne électrique et thermique, vous économisez la consommation de 5,3 litres/heure de carburant pour une journée, ce qui représente une économie de 1060€/mois. « Il faut donc qu’il soit capable d’appréhender l’ensemble des coûts liés à un matériel, pas uniquement la location, mais également la consommation énergétique liée à son utilisation ».
Louer responsable
Le groupe va continuer à travailler sur des projets pilotes comme par exemple l’exploitation de sources énergétiques d’avenir comme l’hydrogène, ou encore le développement d’un service de co-location de matériels entre différentes entreprises présentes sur le même chantier.
Va également être déployé un programme de maintenance prédictive. Pour rappel, Kiloutou a démarré il y a 4 ans, la maintenance préventive permettant d’anticiper une panne, et donc les réparations nécessaires, et aussi d’allonger la durée de vie des matériels.
L’entreprise souhaite aujourd’hui intégrer massivement de la télématique dans les matériels pour réaliser des actions de maintenance prédictive, et accroître les bénéfices en matière de développement durable. Un projet qui s’inscrit pleinement dans le cadre de la loi sur l’Économie circulaire. Olivier Colleau indique : « Nous faisons en sorte que le matériel puisse être détenu par Kiloutou et utilisé le plus longtemps possible » et que les machines « soient toujours en bon état ». « Au-delà de cette période, nous revendons notre matériel. Nous avons créé cette activité avec une équipe dédiée qui organise des ventes auprès de distributeurs pour que ce matériel devienne un matériel de deuxième main ». « En migrant de plus en plus vers des motorisations alternatives, nous renforçons notre logique vertueuse, puisque les matériels revendus demain seront des matériels plus vertueux », conclut Olivier Colleau.
Propos recueillis par Rose Colombel
Photo de une : Olivier Colleau - ©Kiloutou