Entre 2020 et 2021, le BTP concentre toujours le plus d’apprentis
Publié tous les trimestres, le baromètre de l’artisanat de l’Institut Supérieur des Métiers (ISM) et la MAAF revient ce lundi 5 septembre. Dans cette édition, l’étude propose un bilan post-réforme de l’apprentissage, entrée en vigueur il y a quatre ans jour pour jour.
Premiers chiffres : 175 950 apprentis ont été accueillis et formés par des entreprises de moins de 20 salariés durant l’année scolaire 2020-2021. Cela représente 21 830 apprentis formés de plus par rapport à l’année 2019-2020 (+14 %). Selon le baromètre ISM-MAAF, « le nombre d’apprentis de l’artisanat atteint son plus haut niveau depuis 2010 ».
Sur le plan territorial, l’apprentissage progresse dans toutes les régions, avec un rebond dans les régions où il est moins présent. C’est l’Île-de-France qui enregistre la plus forte hausse (+22 %), avec pourtant le taux le plus faible du pays (7 apprentis pour 100 entreprises artisanales contre 12 en moyenne). La Normandie se retrouve en seconde position avec +19 % des apprentissages, et l’équivalent d'1 apprenti pour 5 entreprises.
Vient après la moitié Sud du territoire, entre la Provence-Alpes-Côte d’Azur (+19 %) et en Occitanie (+14 %), bien que ces zones concentrent respectivement que 9 et 10 % des contrats d’apprentissages dans les entreprises artisanales.
La réforme de l’apprentissage, un catalyseur pour l’artisanat
Autre observation du baromètre ISM-MAAF : l'impact positif de la réforme de l’apprentissage sur la dynamique de l’artisanat. Entrée en vigueur en septembre 2018, la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel aurait permis « la simplification des conditions d’exécution du contrat, la revalorisation de la rémunération des apprentis et la mise en place d’une aide unique de l’État pour les entreprises d’accueil ont permis de renforcer l’attractivité d’une voie déjà plébiscitée », développe Marielle Vo-Van Liger, directrice Marketing et Communication MAAF.
Ainsi, l’artisanat compte 28 % des apprentis pour l’année 2020-2021, et un apprenti pour sept entreprises dans les entreprises de moins de 20 salariés. La croissance de ce nombre va de pair avec une hausse d’inscriptions dans l’enseignement supérieur, en particulier en BTS, où +60 % d’inscriptions en apprentissage se sont déroulées entre 2020 et 2021. A l’inverse, le nombre d’apprentis en CAP recule de 5 %, mais représente quand même la moitiés des entrants.
D’ailleurs, le niveau d’apprentis dans le supérieur continue de grimper. Pour preuve, entre l’année 2019-2020 et 2020-2021, le total des apprentis inscrits en première année dans un diplôme du supérieur est passé de 16 200 (11 % des apprentis inscrits) à 25 300 (18 %).
« Le nombre d’apprentis de plus de 25 ans est ainsi passé de 2 580 en 2019-2020 à 3 920 en 2020-2021. Globalement, l’âge moyen des apprentis progresse, ce qui est lié à plusieurs facteurs. D’abord, l’augmentation de la fréquence de la poursuite d’études. 42 % des apprentis de l’artisanat enchaînent en effet plusieurs diplômes de formation, soit pour monter en niveau de qualification, soit pour se former à plusieurs métiers et spécialités connexes. Par ailleurs, on observe de plus en plus d’entrées tardives en formation professionnalisante : de nombreux jeunes se réorientent en cours de lycée ou d’études supérieures », décrypte Catherine Élie, directrice des études de l’ISM.
L’artisanat du BTP, toujours le secteur favori des apprentis
Si l’on compare par secteur, on remarque que le secteur bâtiment concentre - après l’alimentation (44 %), le plus d’étudiants enchaînant les diplômes (42 %). Toutefois, l’insertion dans l’emploi reste bien meilleure pour les apprentis d’un diplôme de niveau BP/BAC ou supérieur dans le BTP, avec un taux d’emploi similaire entre le BP (74 %) et le BTS (74 %).
A noter également qu’en volume, le bâtiment rassemble la plus grande cohorte d’apprentis (67 730 apprentis formés en 2020-2021), restant sur la tendance de l’année précédente.
Chez les entreprises artisanales du BTP de moins de 20 salariés, ce sont celles spécialisées en travaux d’électricité, de maçonnerie, de menuiserie et de plomberie qui ont formé le plus d’apprentis. Toujours dans cette taille d’entreprise, seuls les diplômes d’installations d’ascenseurs, de clôtures et de stores sont représentés dans le top des formations recensant la forte progression des apprentissages.
D’autres activités provoquent des vocations sur cette période 2020-2021 : fabrication de bières artisanales, nettoyage de bâtiments, fabrication d’articles en cuir et de vêtements...
Virginie Kroun
Photo de Une : Adobe Stock