Enfouir des fenêtres « devient totalement inacceptable », déclare l'UFME
En début d’année, l’UFME avait déjà dévoilé une grande partie de ses projets pour 2019, des ambitions confirmées jeudi 13 juin, à l’occasion d’une conférence de presse.
Le syndicat, dont « l’un des piliers est la technique », est notamment revenu sur son offre BIM. Fruit d’un travail collaboratif de 18 mois, elle facilite l’entrée de la fenêtre « dans le 21e siècle ». Philippe Macquart, délégué général de l’UFME, assure que les 10 objets aux formats Revit, Archicad et IFC, constituent une première en France. Il s’agit d’une « modélisation complète 3D de la menuiserie dans toute sa complexité ». Et avec plus de 1 000 téléchargements hebdomadaires, on peut dire que le « succès » est au rendez-vous.
« Qu’est-ce qu’une FDES ? », « Guide d’élaboration d’une FDES fenêtres » … Le Syndicat, qui représente plus de 55% de la production française, a publié deux fiches techniques pour accompagner ses adhérents dans les évolutions normatives. « La RE 2020 à venir sera basée sur le véracité et la vérification des FDES », souligne ainsi l’UFME.
Concernant le DTA, l’UFME travaille à une refonte de la nomenclature et à une simplification et allègement des procédures. Il participe aussi « activement » à la révision du DTU 36.5. « Cet état de l’art est en perpétuel mouvement », et la pose de fenêtres est de plus en plus exigeante. C’est d’ailleurs en ce sens, et pour « corriger » les mauvaises pratiques, que l’Union a lancé deux « positions professionnelles » : « Pose sur dormant existant PVC » et « Quid des mousses expansives en aérosol ».
La fenêtre PVC à l’honneur
L’UFME avait déjà annoncé le lancement d’une campagne de communication autour du PVC. Orientée grand public, elle vise à mettre en avant « le côté esthétique de la fenêtre ». Une fenêtre « made in France » qui répond aux exigences de développement durable.
La Commission communication travaille également au projet de refonte du site ufme.fr pour un nouveau site institutionnel à destination des professionnels. Les actions du Syndicat seront mises en avant tandis que les pros auront accès à une base des données et à des dossiers thématiques. Enfin, 2019 signe le lancement de l’application du « Club UFME », un outil visant à « fluidifier la relation entre l’UFME et ses adhérents », « à faciliter la communication de tous » et « à améliorer le quotidien en simplifiant les relations ».
Former et certifier
Cette année également, l’UFME va proposer de nombreuses nouveautés via sa commission Sociale et Formation qui travaillera sur deux axes prioritaires : accompagner la montée en compétences des plus anciens et attirer les jeunes dans un secteur de la fenêtre « qui ne fait pas toujours rêver ». Et pourtant, insiste le syndicat, la fenêtre peut aussi être « Hi-Tech ! ».
L’UFME, via un diagnostic « emploi », promet d’identifier les besoins en formation et « d’alimenter l’étude d’opportunité » pour la création de certifications. Le Syndicat annonce notamment le lancement d’un certificat de qualification professionnelle (CQP). Intitulé « Menuisier industriel-fabrication de fenêtres », le projet a été validé par la CPNE. Il pourra être proposé en formation continue, en VAE ou par la formation initiale. Son objectif ? Répondre aux attentes exprimées par la profession quant aux besoins de compétences et de formation de leurs collaborateurs. Alors que les produits sont de plus innovants, performants et sophistiques, le CQP est un moyen efficace de développer de nouvelles compétences et de permettre aux salariés « de se sentir bien dans leurs métiers ».
L’UFME souhaite aussi repositionner la marque NF Fenêtres Bois et Portes Extérieures, délivrée par l’Institut technologique FCBA. Philippe Macquart rappelle que la mise en place d’une certification n’avait pas été des plus évidentes du fait de « la variabilité du matériau » et de la taille des entreprises « beaucoup plus faible que celles qui fabriquent en PVC ou en Aluminium ». Le renforcement de la marque NF serait un bon moyen pour « lutter contre les importations ». Si elle était perçue comme une contrainte, elle est aujourd’hui « un outil de progression ».
Ne plus enfouir de déchets
Dernier point mais pas des moindres. L’UFME réitère son engagement en faveur du développement durable. Chaque année, 10 millions de menuiseries sont produites et 8,4 millions de fenêtres sont déposées, soit un volume de déchets équivalents à la pyramide de Khéops, des déchets qui sont dans 80% des cas enfouis. « Ce n’est pas responsable d’enfouir des millions de fenêtres. Ça devient totalement inacceptable ». La position du Syndicat est ainsi « ferme et définitive ». A travers la Charte d’engagement UFME pour le recyclage des menuiseries en fin de vie, il souhaite « éduquer les gens sur le chantier, fidéliser, faire prendre conscience » pour donner une image beaucoup plus « écoresponsable » à la filière.
La charte va permettre la diffusion de bonnes pratiques (collecte, tri, démantèlement – cahier des charges pour recyclage – valorisation privilégiées) pour une utilisation accrue de matières recyclées.
« D’ici 3 à 4 mois, on commencera à mettre en place les tenants et les aboutissants pour la valorisation des produits », précise enfin l’UFME qui dit vouloir collaborer avec les verriers et les cimentiers à ce sujet.
Rose Colombel