En Ile-de-France, 71,8% des établissements de la construction sont non employeurs
En 10 ans, le secteur de la construction a connu une forte progression. En effet, il enregistre une hausse de près de 54 000 emplois salariés, soit une augmentation de + 19%. Alors qu’en province, le nombre d'emplois chute de plus de 6%, le gain d’emploi en Ile-de-France, lui, augmente de près de 33 000 salariés supplémentaires, et notamment dans les Hauts-de-Seine. En effet, près du tiers des établissements de 5000 salariés et plus sont situés dans ce département.
Ces derniers correspondent principalement à la hausse des PME, qui enregistre une hausse de 17.000 emplois, contre 4.000 seulement pour les ETI et grandes entreprises, sur la même période.
Une hausse des TPE en Ile-de-France
Toutes activités confondues, la construction en Ile-de-France, qui représente plus de 400 000 emplois auxquels s’ajoutent 105 590 entrepreneurs indépendants, s’organise autour de grands groupes et d’un tissu de petites, voire de très petites entreprises, la plupart du temps spécialisées comme sous-traitantes pour des groupes plus importants. Les travaux dits de « construction spécialisés » (promotion immobilière et la construction de bâtiments résidentiels et non résidentiels) représentent l’essentiel des emplois et des établissements : « c’est dû à la surreprésentation des TPE, qui englobent les emplois des indépendants et la moitié des emplois salariés dans la construction francilienne », indique le Crocis. Ainsi, ces activités représentent près de 80% des TPE/ PME mais seulement 40 % des ETI et grandes entreprises.
Durant la décennie passée, le nombre d’établissements a progressé de 68 %, une progression due notamment à l’augmentation du nombre d’entreprises non employeuses. En effet, l’activité de la construction en Ile-de-France regroupe près de 141.000 établissements, dont 71% d’entre eux n’emploient aucun salarié.
« La raison d’une telle croissance est à chercher dans le développement des auto- (puis micro-) entrepreneurs mais pas seulement : le tissu des établissements franciliens de la construction était déjà essentiellement constitué de TPE », note le rapport. « Désormais les trois-quarts des établissements franciliens de la construction sont non employeurs », ajoute t-il.
Les perspectives 2021 et 2022
Après avoir été durement frappé par la crise sanitaire, et l'arrêt des chantiers pendant le confinement du mois de mars, le secteur de la construction a repris ses activités plutôt rapidement. Cependant, « elle s'exerce en mode dégradé », puisque pour l’ensemble de la France le nombre de m² de logements commencés a baissé d’environ 14 % et ceux autorisés de + 12 %.
« Même si la fin d’année a été plus favorable, l’activité des derniers mois de 2020 est loin d’égaler les volumes de fin 2019. Toutefois, le fait que les chantiers aient pu reprendre après mai 2020, permet aux chefs d’entreprises du secteur d’être satisfaits de leur activité début 2021 », signale cependant le rapport.
Alors que les perspectives pour 2021 et 2022 restent floues pour le secteur du BTP, notamment à cause des problèmes d’approvisionnement des matériaux de construction et d’augmentation de leur prix qui inquiètent les professionnels, les entreprises franciliennes, elles, se réjouissent de ne pas avoir dû arrêter leur activité lors de ce troisième confinement. Néanmoins ces dernières souhaitent : « que le plan de relance se traduise par des mesures concrètes après les annonces de ces derniers mois : accélération de l’instruction des autorisations d’urbanisme, lancement des marchés de commandes publiques… »
Marie Gérald
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