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En France et en Europe, les retards de paiement s’amenuisent

Publié le 07 septembre 2016

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Selon une étude du cabinet Altares, les retards de paiement en France ont sensiblement diminué au 2e trimestre 2016 s’établissant à 12,2 jours contre 13,6 jours un an plus tôt. Le secteur du bâtiment s’impose une nouvelle fois comme le meilleur payeur. Dans l’immobilier, bien que les comportements de paiement s’améliorent, le retard moyen demeure élevé, au-delà de 16 jours. Détails.
En France et en Europe, les retards de paiement s’amenuisent   - Batiweb
En terme de délais de paiement, la situation s’améliore doucement mais sûrement ! Après un premier semestre 2015 chaotique, les retards de paiement se sont amoindris dès le début de l’année 2016, pour s’établir à 12,2 jours contre 13,5 jours un an auparavant.

Les chiffres confirment « la réalité de la reprise en France. Les comportements de paiement se détendent sensiblement », révèle Thierry Million, Directeur des études d’Altares.

De façon globale, les retards de paiement tendent à reculer en France sous l’effet conjugué « d’un meilleur comportement à échéance » (38,7% de paiements effectués à l’heure contre 38,1% il y a trois mois), mais aussi d’une sensible « diminution des grands décalages supérieurs à 30 jours » (6,8% en T2 contre 7,8% en T1).

« Si la croissance joue encore aux montagnes russes, les commandes rentrent de façon plus régulière ; les besoins en fonds de roulement s’assouplissent libérant du cash » observe Thierry Millon.

La situation des PME s’éclaircie

Dans le secteur privé, les retards de paiement se stabilisent dans les sociétés commerciales (12,5 jours) mais s’allongent d’une journée chez les artisans-commerçants (12,3 jours). Les entreprises de moins de 3 salariés sont les plus concernées par les décalages de règlement qui augmentent d’une journée.

« Pour ces petits employeurs très sensibles à la consommation des ménages, un ralentissement des dépenses impacte immédiatement les trésoreries » souligne Thierry Millon.

Les PME se portent mieux et voient leur situation s’éclaircir puisque le retard moyen se réduit d’une demi-journée (12,8 jours). En revanche les comportements de paiement ne s’améliorent pas dans les ETI de plus de 500 salariés dont le retard moyen se situe à 15,1 jours en T2 contre 14,9 jours en T1.

Dans le secteur public, les retards de paiement restent élevés dans les organisations de plus de 500 collaborateurs, se stabilisent pour les EPIC (14,8 jours) et augmentent à 17,6 jours (contre 17,2 jours en T1) pour les établissements publics administratifs comme pour les services de l’Etat.

Du côté des collectivités territoriales, la proportion des grands retards est peu importante et le délai moyen tombe sous les 8 jours (contre 9 jours au premier trimestre). L’étude note cependant que « ces bons chiffres masquent une forte disparité de règlement ; les retards vont du simple au double, de 7 jours à 14 jours, selon qu’il s’agisse d’une petite ou d’une grande collectivité ».

Le bâtiment, meilleur payeur

Altares a analysé les retards de paiement par secteur. Il en ressort que le bâtiment a consolidé sa place de meilleur payeur. Plus d’un entrepreneur sur deux (54,3%) règle ses factures sans aucun retard, c’est 15% de plus que la moyenne toute activité confondue (38,7%).

« Le secteur affiche ainsi un retard moyen de 9 jours tiré par les activités de second œuvre, tandis que les décalages sont de 12 jours en maçonnerie générale et un peu plus de 13 jours pour la construction de maisons individuelles », précise Altares.

Dans l’immobilier, les choses s’améliorent. Mais attention, seulement 36% des entreprises règlent leurs factures à temps et plus d’une sur dix les reportent d’au moins 30 jours après l’échéance. « Dans ces conditions, le retard moyen demeure élevé, au-delà de 16 jours », indique l’étude.

L’Allemagne se distingue

En Europe, le deuxième trimestre est venu confirmer l’amélioration amorcée en début d’année. En terme de comportement de paiement des entreprises, l’Allemagne domine puisque 71,7% des entreprises payent à temps. Arrivent ensuite les Pays-Bas (49,5%), l’Espagne (47,6%) et la France (38,7%).

L’Italie et le Portugal sont eux les champions des reports de paiement puisque 14,8% des entreprises italiennes et 18,1% des portugaises reportent le règlement des factures de plus de 30 jours.

« Si le début d’année a été dynamique, la croissance a ralenti en Europe d’avril à juin et fait du surplace en France. Pour les entreprises, le scénario de business reste donc confus, situation ne permettant pas d’envisager une accélération des paiements interentreprises en Europe. Le trimestre en cours donne même quelques signes de tensions que septembre corrigera difficilement. Les délais 
 de paiement vont donc rester un facteur de risque très sérieux sur les relations d’affaires domestiques comme internationales », conclut l’étude.

R.C
Photo de une : ©Fotolia

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