En baisse d'activité, la FNTP veut tirer parti du grand emprunt
Un recul qui s'explique, selon la FNTP, par « des conditions climatiques hivernales rigoureuses en début d'exercice, une forte baisse des investissements privés et un démarrage très progressif de celui des collectivités locales ». Les carnets de commande sont également en diminution : 4,8 mois d'activité à fin juin 2009 contre 5,2 mois un an plus tôt. « La situation est dégradée mais n'est pas aussi dramatique car nous sommes revenus au niveau d'activité de 2005 et 2006 qui était assez élevé », souligne le président de la FNTP. Seul point positif, l'emploi souffre moins. Sur un total de 300 000 postes, le secteur a seulement perdu, pendant les 6 premiers mois de 2009, 4500 emplois permanents ouvriers (-2,6%) et 8000 emplois intérimaires (-27%) pour une moyenne de -4%.
Un Commissariat à l'énergie atomique (CEA) pour les Travaux Publics
Mais, considérant que la France n'a « plus de vision stratégique de l'aménagement du territoire », M. Bernasconi propose qu'une partie du grand emprunt serve à financer de grands projets d'aménagement grâce à un « Commissariat aux infrastructures », à l'instar du Commissariat à l'énergie atomique (CEA). La FNTP souhaite ainsi donner « cohérence et efficacité aux politiques publiques d'investissement dans les réseaux d'infrastructures ». Doté d'un capital provenant du grand emprunt programmé pour 2010, il donnerait à « l'Etat les moyens des projets qu'il a initiés », notamment les LGV Tours-Bordeaux, Le Mans-Rennes, Nîmes-Montpellier et le canal Seine-Nord, selon M. Bernasconi.
Selon la FNTP, les moyens financiers de l'agence de financement des infrastructures de transport de France (Afit) devraient se révéler insuffisants malgré l'éco-taxe sur les poids lourds qui doit être prélevée à partir de 2012. Pour la FTNP, « il faut, en plus, entre 1 et 1,5 milliard d'euros par an, pendant 10 ans, pour boucler les financements et donner de la crédibilité à ces projets ».
Bruno Poulard