En 2022, Sika franchit la barre des 10 milliards de francs suisses de CA
La barre symbolique des 10 milliards de francs de chiffre d’affaires a été franchie pour la première fois en 2022 pour le groupe Sika. L’entreprise suisse spécialisée en chimie de bâtiment se replie néanmoins en Bourse, affectée par un ralentissement du secteur du bâtiment.
Malgré les difficultés rencontrées par le groupe, dûes à un environnement économique qualifié « d’extrêmement exigeant » par le leader dans le développement et la production de systèmes et de produits pour le collage et l’étanchéité notamment, ses ventes ont grimpé de 13,4 % par rapport à l’année précédente. Elles s’élèvent à près de 10,5 milliards de francs suisses (10,5 milliards d’euros), grâce aux acquisitions, aux ouvertures de nouvelles usines et aux augmentations de prix.
En excluant les effets négatifs de changes notamment face au dollar et à l’euro, la croissance du groupe s’est chiffrée à 15,8 %.
Malgré un objectif de ventes atteint pour le groupe, ces dernières se situent très légèrement en-deçà des prévisions des analystes interrogés par l’agence suisses AWP, qui les attendaient en moyenne à plus de 10,6 milliards de francs. À 09h06 GMT, l’action perdait 1,96 % à 235,70 francs suisses, à contre-tendance du SMI, l’indice de référence de la Bourse suisse, en hausse de 0,47 %.
En raison d’un affaiblissement de ses marchés en Europe, qui s’est accentué au quatrième trimestre, les ventes de Sika n’ont « pas entièrement répondu aux attentes », a réagi Philippe Gamper, analyste à la banque cantonale de Zurich, dans un commentaire boursier.
À titre de comparaison, en 2021, les ventes du groupe Sika ont connu un bond de 16,1 % en monnaies locales dans la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique. Ce pourcentage s’élève à 8,3 % en 2022. Cet écart s’explique par une vague de travaux de rénovation des particuliers pendant les confinements de 2021.
Dans le bâtiment, les ventes ont également reculé. Mais le groupe compte sur les programmes de soutien de l’économie et les investissements « substantiels » dans la transition énergétique pour continuer de faire croître son activité.
Le continent américain joue le rôle de locomotive pour l’activité du groupe
C’est dans la zone Amériques que l’activité de l’entreprise s’est le mieux porté. Hors effets de changes, les ventes ont augmenté de 27,5%. La demande a été portée par des projets d’infrastructures tels que les lignes de métro, ponts, tunnels et autoroutes. Le mois de décembre a cependant été plus compliqué pour le groupe suisse, puisque de nombreuses tempêtes hivernales frappant le sol des États-Unis ont affecté l’activité dans le bâtiment.
Malgré des chiffres et des résultats en-deçà des attentes des analystes, le groupe Saki conserve une très bonne côte auprès des investisseurs à la Bourse suisse. Au cours des cinq dernières années, ses ventes ont augmenté en moyenne « de 11,2 % » par an, a calculé Bernd Pomrehn, analyste chez Vontobel, qui y voit une des valeurs de croissance « les plus impressionnantes, à la fois en Suisse et dans le secteur du bâtiment ».
Malgré le contexte économique et géopolitique actuel, il s’attend à ce que le groupe continue de croître grâce à « sa stratégie active de fusions et acquisitions ».
En 2022, les acquisitions ont ajouté 2,5 % de croissance supplémentaire aux ventes de Sika, qui s’apprête par ailleurs à sceller la plus grosse opération de son histoire avec le rachat de MBCC, une ancienne filiale du géant allemand de la chimie BASF, pour 5,5 milliards de francs. Un achat qui devrait être finalisé au cours du premier semestre 2023.
Jérémy Leduc (Avec l’AFP)
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