En 2017, le volume de déchets du BTP collectés a progressé de +2%
La part la plus importante des tonnages provient de la démolition et de la déconstruction, 25 millions de tonnes contre 15,4 Mt issues des activités de réhabilitation de bâtiments et de la construction neuve.
En ce qui concerne la démolition, 75% des déchets sont inertes (pierre, béton, tuile, brique, verre plat…), 22% sont des déchets non dangereux (isolants, plâtre, emballages, métaux…) et non inertes et 3% sont dangereux (amiante, peinture, solvants, bois traité).
Hors démolition, les déchets inertes, non dangereux et non inertes et dangereux représentent respectivement 42%, 50% et 8% du volume total des déchets collectés.
Une année 2019 incertaine
Si le volume de déchets du BTP collectés a augmenté en 2017 grâce notamment au dynamisme de la construction neuve et de la rénovation, « l’année 2019 risque d’être très agitée », a indiqué Erwan Le Meur, président de Federec BTP.Le second semestre 2018 est marqué par un essoufflement des mises en chantier et de l’activité des producteurs de matériaux de construction « qui augure un possible ralentissement de l’activité en fin d’année ». A cela s’ajoute, un contexte réglementaire incertain, poursuit Federec. En effet la branche connaît « une certaine effervescence » liée à la possible création d’une filière REP Bâtiment.
« Les entreprises de la construction ont fait des efforts énormes depuis dix ans pour faire du tri sur chantier ». « La problématique réelle, c'est la problématique des dépôts sauvages », a ajouté M. Le Meur : il les chiffre à 100.000 tonnes par an contre 12 millions de tonnes de déchets de construction « qui sont bien gérés ». « Est-ce qu'il faut mettre en place un énorme outil de type REP Bâtiment, avec un éco-organisme derrière, pour 100.000 tonnes par an? Cela paraît peut-être un peu démesuré », selon lui.
Une étude sera bientôt lancée à ce sujet avec des conclusions attendues en avril 2019. Mais déjà, les acteurs du secteur sont inquiets : « L’impact d’éventuelles mesures contraignantes sur les modèles économiques en place, rend difficile de se prononcer sue l’évolution du chiffre d’affaires pour les années à venir ».
Accompagner le secteur
Outre ses inquiétudes, la fédération a également exprimé sa volonté de « collaborer activement et de manière constructive avec les Fédérations professionnelles ou structures individuelles impliquées sur les enjeux des déchets liés aux activités Bâtiment et Travaux Publics ».Pour ce faire, la fédération compte bien poursuivre son travail de coordination entre les acteurs publics et privés concernés par l’obligation de reprise des déchets. Le but : « permettre la meilleure captation et valorisation des flux de matériaux du BTP ».
Federec BTP va engager une réflexion sur la sortie de déchet des granulats issus du recyclage et sur le développement du recours à ces matériaux dans une perspective d’économie circulaire et de réduction des coûts de chantier.
La fédération va également poursuivre sa réflexion sur l’intégration de critères de fin de vie et de recyclabilité des matériaux dans la maquette BIM pour tout bâtiment neuf.
Enfin, en association avec le Syndicat des Entreprises de Déconstruction, de Dépolluant et de Recyclage (SEDDRe) et la Société du Grand Paris, Federec BTP poursuit sa volonté de création d’un label à destination des plateformes de recyclage des terres de la région parisienne. « Ces travaux participent directement à la mise en valeur des installations de recyclage dans un contexte très concurrentiel où la valorisation en remblais de carrière est dominante », conclut l’observatoire.
R.C (Avec AFP)
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