De fausses lettres pour licencier ses salariés ?
L'avocat des salariés qui attendaient d'être payés, s'est adressé au mandataire judiciaire désigné, Me Pierre Julien, qui l'a informé que les cinq salariés concernés avaient démissionné, aux termes de documents remis par la direction. Les salariés affirment n'avoir jamais rédigé de lettres de démission, selon Me Dat, qui parle de courriers tous semblables, dont seule la signature, « une pâle imitation », change.
« Forcément, quelqu'un ment mais je ne sais pas qui », a déclaré Me Julien, qui a saisi le parquet de Nîmes. Selon Me Dat, « la crise ne justifie pas tout. Lorsqu'une entreprise est en difficulté, il y a des procédures pour l'aider ». C'est la première fois qu'il a connaissance d'un employeur qui, « pour éviter peut-être le coût d'un licenciement, démissionne ses salariés » a t-il indiqué.
Pour l'un d'eux, Patrick Laboule, 52 ans, chef de chantier, la situation « est injuste, incompréhensible. Ce n'est pas un comportement normal vis-à-vis d'ouvriers ». Les cinq salariés n'ont pas réussi à retrouver de travail et se voient refuser tout droit par le Pôle emploi qui les considère comme démissionnaires. Une audience devant les Prud'hommes est prévue le 30 juin.
Bruno Poulard (source AFP)