Construction de logements : la chute ralentit
Bien sûr, par rapport à la même période l’an dernier, le résultat est moins reluisant: les logements autorisés se sont élevés à 122 400 unités à fin octobre 2018, soit un recul de - 5,9% par rapport à 2017.
Concernant les mises en chantier, elles ont fléchi d’août à octobre 2018 (-3,6%) après une légère augmentation précédemment (+ 0,6%): « l’individuel poursuit sa baisse (- 2,3%) » tandis que le collectif, y compris en résidence se replie (- 4,4% après + 3,5%).
Ainsi de novembre 2017 à octobre 2018, avec 470 600 logements, les autorisations à la construction ont diminué de - 6,4% par rapport aux douze mois précédents. Malgré la baisse des trois derniers mois, les mises en chantier progressent (+ 1,2%) sur douze mois cumulés pour s’établir à 419 500 unités.
Dans le détail, durant cette période, les logements individuels autorisés et commencés baissent respectivement de - 4,2% et - 1,5%. Concernant le collectif, les autorisations diminuent de - 7,7% et les mises en chantier augmentent de + 3,2%.
Au mois d’octobre, le taux d’annulation moyen sur les trois derniers mois des permis de construire est de 11,4% vs 10,7% en janvier 2018. Il reste cependant « inférieur à sa moyenne de longue durée (12,2% d’octobre 2009 à octobre 2018) », note le ministère.
Le délai moyen d’ouverture de chantier sur les trois derniers mois des logements individuels est de 5,4 mois (contre 5,1 en janvier). Dans le collectif, il est de 11,1 mois, en légère progression. Mais il reste proche de sa moyenne de longue période (11,3 mois).
Les conséquences du rabotage des aides
Les acteurs du marché se réfèrent à de multiples raisons pour expliquer la baisse de l’activité. Le monde du logement social souligne que les économies demandées par le gouvernement, à hauteur de 1,5 milliard d’euros par an, n’encouragent pas les projets. Les promoteurs mettent l’accent sur la frilosité des élus locaux à l’approche des élections de 2020. Chez les constructeurs de maisons, c’est le rabotage des aides, comme le prêt à taux zéro (PTZ), qui est particulièrement évoqué.Il faudra maintenant patienter pour évaluer l’impact des différentes mesures prises par le gouvernement sur la construction. Promulguée le 27 novembre, la loi Elan doit par exemple venir « simplifier les normes, améliorer l’accès au logement, soutenir la rénovation des bâtiments et accompagner les collectivités dans la redynamisation de leurs territoires ».
La loi pour un Etat au service d’une société de confiance (ESSOC) a instauré le « permis de faire ». Elle prévoit aussi « la réécriture complète des règles de construction pour passer d’une logique actuelle prescriptive de moyens à une logique d’obligation de résultats exigeants », selon un communique du ministère. Des mesures qui permettront « de libérer l’innovation dans la construction aujourd’hui contrainte par un cadre réglementaire figé en métropole comme en outre-mer ».
Le Gouvernement réussira-t-il enfin à créer un choc de l’offre de logements ?
R.C (avec AFP)
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