Colas enregistre 2,4 milliards d'euros de CA au T1 2022
« Après une bonne reprise de l’activité en 2021, Colas poursuit les programmes d’amélioration de la rentabilité de ses activités et confirme l’objectif de 4 % de marge opérationnelle courante en 2023 », déclare la filiale du groupe Bouygues, spécialisée dans les infrastructures de transports.
Les 13 milliards de chiffre d’affaires enregistrés l’année passée laissent place à 2,4 milliards d’euros de CA récoltés par le groupe au premier trimestre 2022, annonçait le Conseil d’administration mardi 10 mai. Soit +19 % par rapport au 1er trimestre 2021, et +12 % à périmètre et change constants.
Dans le détail, l’activité s’élève à 1,3 milliard d’euros en France (+8 %). A l’international, les résultats sont certes moins élevés (1,1 milliard d’euros), mais ce segment montre une forte croissance, avec +35 %, (dont +17 % à périmètre et change constants).
À nuancer cependant avec certains indicateurs : le résultat opérationnel courant étant de moins 293 millions d’euros, soit un recul 16 millions par rapport au T1 2021. Même tendance baissière avec moins 232 millions d’euros de résultat net part du groupe (moins 5 millions d’euros par rapport au T1 2021) et les mois 308 millions d’euros de cash-flow libre (moins 34 millions d’euros). L’endettement financier net, se creuse également de 162 millions par rapport au T1 2021, passant à 603 millions euros.
Le dynamisme porté par l’activité Route de Colas
On note également que le chiffre d’affaires de Colas au T1 2022 est soutenu en majeure partie par l’activité Route, dont le bilan atteint 2,1 milliards d’euros. Il progresse donc de 22 % et de 13 % à périmètre et change constants par rapport au 1er trimestre 2021.
« L’activité est en forte hausse de 39 % à périmètre et change constants au Canada, s’expliquant principalement par la forte activité de maintenance chez Miller et des volumes industriels en hausse dans l’Ouest canadien », précise Colas.
En termes de croissance, le périmètre canadien de Colas est suivi par la zone Europe, Moyen-Orient, Afrique (EMEA). L'activité de cette zone croît de 22 % à périmètre et change constants, bénéficiant de l’acquisition de Destia, qui ajoute 100 millions d’euros de CA durant ce trimestre. Viennent après la zone Asie-Pacifique et les Etats-Unis, dont l’expansion est respectivement de 13 % et 12 %.
« Bénéficiant de conditions météorologiques favorables, le chiffre d’affaires de la zone France - Océan Indien est en augmentation de 9 % sur un an », abonde la filiale de Bouygues.
En ce qui concerne la partie Ferroviaire et autres activités, la croissance va sur les 4 % sur an (+3 % à périmètre et change constants), stimulée par Colas Rail à l’international.
Les performances à l’international irriguent le record de carnet de commandes
Autre indicateur de la bonne santé économique de Colas à fin mars : son record entrepris côté carnets de commandes, atteignant les 12 milliards d’euros (+22 % sur un an et +12 % à change constant et hors principales acquisitions et cessions).
Encore une fois, on remarque à un fort dynamisme de l’activité en dehors de la France métropolitaine. Pour preuve, cette zone observe ce premier trimestre 2022 3,3 milliards d’euros de carnets de commandes, donc une légère hausse de 1 % par rapport au T1 2021, tandis qu’à l’international et Outre-mer, ce sont 8,7 milliards d’euros de carnets de commandes. Ainsi, ce large périmètre concentre 72 % du total carnet de commandes de Colas (contre 66 % fin mars 2021), et note une hausse de 33 % sur un an (soit 18 % à change constant et hors principales acquisitions et cessions).
De nouveau, « cette hausse est principalement portée par la prise en compte du carnet de commandes de Destia pour plus de 700 millions d’euros, par Colas Rail à l’international avec le métro de Manille remporté au quatrième trimestre 2021, et par la Route au Canada et aux Etats-Unis », explique Colas. « Au premier trimestre 2022, Colas Rail a notamment signé un contrat pour la construction de la phase 1 de la ligne 4 du métro du Caire pour 159 millions d’euros », ajoute le constructeur.
Mais comment se situe le groupe face au conflit russo-ukrainien ? La guerre touche différents acteurs de la construction, de la flambée du prix des énergies à celle des matières premières.
« Colas, qui n’exerce pas d’activité en Russie et en Ukraine, n’est pas directement impacté par le conflit en cours. Le groupe reste attentif à l’évolution de la situation et à ses conséquences indirectes ; les perspectives ci-dessous s’entendent hors nouvelle détérioration significative du contexte macroéconomique et géopolitique actuel », déclare l'intéressé.
Virginie Kroun
Photo de Une : Adobe Stock