Coédis fait le bilan 2023 des secteurs du génie climatique, plomberie et sanitaire
Les secteurs du génie climatique, de la plomberie et du sanitaire ont connu une croissance modérée en 2023. L’année passée, l’activité des négociants professionnels en produits du second œuvre bâtiment a conservé en moyenne sur l’année une relative stabilité, avec un chiffre d’affaires de 14,5 milliards d’euros hors taxe, en progression de 2,7 % en valeur en vente, traduisant un léger retrait en volume, en fonction d’une inflation moyenne de 5 %.
Une situation qui s’explique notamment par la période difficile que traverse le secteur du bâtiment, et notamment la construction neuve. Dans le neuf, l’activité a connu un recul de 20 % pour le résidentiel, et de 15 % pour le tertiaire. Le secteur amélioration-entretien des bâtiments a lui connu une légère progression, notamment grâce à la rénovation énergétique, pour afficher une croissance de 3 %.
Le chiffre d’affaires global de Coédis, fédération des distributeurs d’équipement et solutions électriques, génie climatique et sanitaires a connu une hausse de 2,7 % l’an passé. Dans le détail, le secteur de l’électricité a rapporté 5,7 milliards d’euros de CA, le génie climatique 5,2 milliards d’euros, le sanitaire 2,1 milliards d’euros et la plomberie 1,5 milliard d’euros. Tout ça pour un total de 14,5 milliards d’euros, en progression de 2,7 % par rapport à 2022.
Une année 2023 en demi-teinte pour le génie climatique
Si on porte davantage attention au génie climatique, on constate que l’activité du secteur a connu une tendance de progression durant les deux premiers quadrimestres, pour accuser à partir de septembre un ralentissement nettement accéléré sur les derniers mois de l’année.
Dans l’ensemble, les ventes des distributeurs d’équipements thermiques atteignent un montant de 5,2 milliards d’euros hors taxe, représentant 5,9 % de croissance en valeur et une progression sensible en volume grâce notamment aux ventes des matériels EnR et thermodynamiques.
Pour ce qui est des pompes à chaleur Air/Eau par exemple, on observe que les ventes ont conservé une bonne dynamique, tout du moins sur la première moitié de l’année 2023. Au fil des mois, celles-ci ont connu un ralentissement, du fait notamment de la baisse de la construction neuve ou encore par l’instabilité et la complexité des aides publiques à la rénovation. En définitive, sur l’ensemble de l’année, les ventes de PAC Air/Eau ont régressé de 2 % en valeur.
Les perspectives de 2024 pour les PAC Air/Eau ne sont pas meilleures. Les politiques publiques de la rénovation énergétique connaissent des atermoiements qui ne manquent pas de perturber le marché des PAC Air/Eau. La chute de la construction neuve va commencer à se répercuter sur les ventes d’équipements. De quoi laisser présager d’une année 2024 qui s’inscrira en net retrait par rapport à 2023.
Du côté des PAC Air/Air, le secteur a connu une croissance de 19 % en valeur en 2023. Une dynamique qui s’explique par la pertinence d’opter pour de telles solutions, qui peuvent remplacer les installations de chauffage électrique, et apportent en complément une solution de confort d’été.
Afin de répondre à la demande, Coédis révèle qu’il est nécessaire d’intensifier la formation en main d’œuvre professionnelle qualifiée sur les équipements thermodynamiques.
Pour ce type de solution, le rythme de croissance devrait se poursuivre en 2024, en phase avec les tendances du marché de la rénovation et indépendamment des aides publiques ayant un impact relativement faible sur les ventes.
Six bons premiers mois, puis une dégradation pour le sanitaire
Concernant les sanitaires, le secteur a connu une stabilité au 1er semestre de 2023 et une dégradation de l’activité en fin d’année. La conjoncture a été tendue, marquée par un fort ralentissement des investissements immobiliers, que ce soit pour le neuf ou l’ancien. La demande a été fragilisée par un contexte socio-économique perturbé et le repli du marché du bâtiment, impactant de fait les ventes d’équipements sanitaires.
L’activité a connu, après un début d’année plutôt orienté positivement, une décélération de sa dynamique au second semestre. L’exercice 2023 se traduit par une légère progression en valeur des ventes négoce de 1,3 % à 2,1 milliards d’euros hors taxe, pour une inflation moyenne de 5 à 7 %, ce qui traduit de fait une baisse sensible des volumes.
Pour ce qui est des perspectives pour l’année 2024, les activités sanitaires devraient continuer à être perturbées par le contexte socio-économique actuel. Malgré tout, une récente étude GfK révèle que « si le moral des consommateurs restera morose en 2024, 55 % des Français envisagent au moins un achat de biens d’équipement de la maison en 2024, soit +10 points par rapport à l’année dernière ».
Par ailleurs, la mise en place en janvier 2024 du dispositif « MaPrimeAdapt’ » commence à générer un flux de demandes favorables aux équipements sanitaires adressés aux personnes à mobilité réduite (PMR) et plus largement à l’ensemble des gammes. Dans ce contexte, Coédis rappelle qu’il importe désormais de coordonner les synergies entre les acteurs professionnels du marché, de façon à accompagner les opérations de travaux qui devraient durablement soutenir les activités.
Une tendance baissière au fil des mois
Le secteur de la plomberie-canalisation et outillage a vu son CA connaître une décroissance régulière sur les 12 derniers mois, ainsi qu’un décrochage conjoncturel en fin d’année.
Les marchés plomberie/canalisation/outillage suivent en logique la tendance baissière de la construction. Les ventes encore positives au premier semestre 2023 reculent très sérieusement en fin d’année. L’ensemble de l’activité représente un CA de 1,5 milliard d’euros pour une progression en valeur de 1,7 %.
Jérémy Leduc
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