Cinq fédérations du bâtiment adressent une lettre au Premier ministre
Depuis le début de la crise sanitaire, la CAPEB, l’UNSFA, l’UNGE, le CINOV, et Synamome ont pris le réflexe de se réunir au moins une fois par semaine pour échanger sur la situation, et désormais sur les remontées du terrain liées à la reprise progressive des chantiers.
Dernièrement, ces cinq fédérations ont adressé une lettre au Premier ministre et au Ministre de de l’Économie le 30 avril afin de les avertir de la situation préoccupante à laquelle sont confrontés les petites entreprises du bâtiment.
Mesures barrières : un surcoût estimé entre 10 à 30 %
Dans cette lettre, les signataires alertent notamment un problème de surcoût de 10 à 30 % lié aux mesures sanitaires à mettre en place pour la reprise des chantiers, notamment édictées dans le guide de l’OPPBTP.
« Ces surcoûts ne peuvent bien sûr être supportés par aucun des acteurs pris individuellement, mais dans la plupart des cas ne peuvent pas non plus être supportés une fois répartis sur l’ensemble des acteurs. Dans ces conditions, il suffit que l’acteur le moins solide soit défaillant pour que l’ensemble du chantier s’effondre économiquement », s’inquiètent les signataires.
Autres sujets de préoccupation : la perte de productivité, toujours liée à la mise en place de mesures barrières, voire des ruptures de production liées à la disparition d’acteurs, et l’annulation de certains chantiers.
Un recul de 30 à 40 % de l’activité en 2020 ?
« Dans ces conditions, et dans les hypothèses les plus optimistes d’absence de défaillances en série, nous prévoyons d’ores et déjà un recul de 30 % à 40 % de notre activité en 2020, avec toutes les conséquences attendues, arithmétiquement en matière de baisses de recettes fiscales et sociales, et de suppressions d’emplois. Mais ce que nous redoutons par-dessus tout, c’est l’effet domino (…) Les entreprises de la filière construction que nous représentons, majoritairement des TPE et PME, sont particulièrement exposées, au-delà de leurs propres difficultés, à celles de leurs clients, et celles de leurs partenaires », ajoutent-ils.
Dans ce contexte, ils demandent instamment au gouvernement de maintenir les aides mises en place, et d’en créer de nouvelles « adaptées au nouveau cycle qui s’ouvre ».
Et de préciser : « A défaut, tous les efforts déjà déployés par le gouvernement seraient vains et n’auraient permis que de retarder de quelques semaines la disparition de nombreuses TPE-PME du secteur, et autant de savoir-faire ».
C.L.
Photo de une : Adobe Stock