Chantiers des JO 2024 : le surcoût de l'inflation estimé à 140 millions d’euros
Les chantiers qui entourent la construction des infrastructures des Jeux Olympiques de Paris 2024 connaissent, comme la plupart des chantiers, de nombreux problèmes. Au-delà des retards de livraison ou encore de la présence de travailleurs illégaux, la Solideo, société de livraison des ouvrages olympiques, doit également faire face à l’inflation.
Touchée comme toutes entreprises du BTP par la hausse des prix dans la construction et des matières premières mais aussi par la désorganisation des chaînes logistiques, la Solideo va connaître un surcoût de 140,1 millions d’euros. Ce montant est inférieur aux prévisions de la société, qui envisageait un surcoût dû à l’inflation de 150 millions d’euros. Ces 140,1 millions d’euros portent la part publique à 1,711 milliard d’euros.
Pour amortir l’inflation de 2022, une enveloppe de 61,3 millions d’euros a été votée dans le projet de loi de Finances 2023. L’État prend en charge les deux tiers de cette somme et les collectivités sont responsables du dernier tiers. Le département de Seine-Saint-Denis, qui accueillera notamment le village olympique ainsi que la piscine olympique, a récemment indiqué qu’il mettait une rallonge de 8,1 millions d’euros.
À priori, pas de nouveau contretemps en vue
Malgré ces nombreux contretemps, l'optimisme reste de mise, comme le rappelle Nicolas Ferrand, directeur général de Solideo : « Nous serons bien en mesure de livrer les ouvrages dans les temps impartis, dans les coûts fixés et dans les ambitions fortes que nous avons déterminées ».
À la date du vendredi 16 décembre, le budget de la Solideo, au sens large, tourne autour de 4,4 milliards d’euros. Aux 1,7 milliards d’argent public (État et collectivités) s’ajoutent 2 milliards d’investissements privés (recettes de charges foncières par exemple), auxquels se greffent des investissements complémentaires qui ne transitent pas toujours par la Solideo mais liés aux JO (100 millions) ou pour leur héritage (400 millions de la part des collectivités et 200 millions de financement privés).
En plus du village olympique, qui doit être livré fin 2023 et le village des médias situé au Bourget qui doit recevoir des techniciens le temps des JO, la Solideo s’occupe au total d’une soixantaine d’ouvrages : rénovation de gymnases et de piscines, construction de ponts et passerelles, échangeur autoroutier…
Le Cojo, comité d’organisation des JO, dont le budget est à 96 % privé, a voté tout récemment un budget en hausse de 10 % à 4,4 milliards d’euros, une hausse dont la moitié provient de l’inflation (195 millions d’euros).
Jérémy Leduc
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