Bâtiment : débordés, les artisans manquent de main d'oeuvre
Après avoir réalisé une étude sur les artisans et les aides à la rénovation énergétique en juillet dernier, BigMat a mené une nouvelle enquête pour mieux appréhender les difficultés de recrutement dans le bâtiment.
Pour ce sondage, 505 petites entreprises artisanales du bâtiment comptant moins de 10 salariés ont répondu par téléphone entre le 26 avril et le 14 mai 2021.
63 % des artisans ont déjà dû renoncer à un chantier par manque de main d'oeuvre
Alors que la rénovation énergétique s'accélère et prend de l'ampleur en France, notamment poussée par le dispositif MaPrimeRénov' – désormais ouvert à tous les propriétaires – les professionnels font pourtant face à un frein majeur : les difficultés de recrutement.
Les résultats du sondage révèlent en effet que 63 % des professionnels interrogés ont déjà été contraints de renoncer à une intervention ou un chantier par manque de main d'oeuvre.
« Le BTP est l'un des premiers secteurs d'activité de l'économie française et les artisans jouent un rôle central dans la transition écologique du pays. De plus en plus recherchées pour mettre en œuvre les objectifs de rénovation énergétique des logements, leurs compétences deviennent aussi rares que convoitées, avec des carnets de commandes qui ne désemplissent pas et des délais d’intervention qui s’allongent. Si leur manque de disponibilité était pointée du doigt par 53 % des Français il y a deux ans, cela risque de s’aggraver si l’on ne prend pas la mesure de l’urgence de la situation », alerte ainsi Fabio Rinaldi, président du directoire de BigMat France.
L'urgence de renforcer l'attractivité du secteur
Dans ce contexte, BigMat souligne l'urgence de renforcer l'attractivité du secteur, notamment dans un contexte de vieillissement des effectifs. Selon la Capeb, 21 % des salariés auraient en effet plus de 51 ans.
L'enquête montre également que 90 % des artisans estiment insuffisants les efforts de l'Éducation nationale pour attirer les jeunes – et notamment les jeunes femmes – vers ces métiers, alors que seuls 31 % des parents souhaitent que leurs enfants s'y orientent.
Pourtant, malgré ce manque d'attractivité, 94 % des artisans interrogés se disent fiers de leur orientation professionnelle, et 82 % la recommanderaient à un jeune. Dans le détail, les artisans interrogés sont 33 % à avoir choisi leur métier par vocation, 25 % par désir d'indépendance, et 16 % par tradition familiale.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock