Baisse d’activité dans le BTP : le transport fluvial impacté
Dans son dernier bilan, Voies Navigables de France (VNF) fait état d’une baisse de 6,6 % du fret fluvial en 2022, après un rebond de 4 % en 2021. Le gestionnaire de réseau impute notamment cette baisse au ralentissement de l’activité dans le secteur du BTP.
Il faut dire que la construction neuve a fortement ralenti, que ce soit pour les logements neufs, les bureaux, et ou encore les chantiers du Grand Paris Express. Selon la FPI, les ventes de logements neufs auraient ainsi chuté de 24,6 % entre 2021 et 2022.
Dans le détail, VNF constate une diminution du transport de granulats, qui représente en général 25 à 30 % du trafic fluvial. Par ailleurs, les transports de matériaux pour la métallurgie, d’engrais et de sel sont également en baisse.
À l’inverse, le transport agricole a fortement augmenté, avec +8,6 % en 2022, porté par les exportations vers le Benelux et l’Allemagne. Le transport agricole représente ainsi désormais 30 % du transport fluvial. Une hausse est également observée du côté du transport de conteneurs, avec +3,9 %, et du tourisme (+5 % par rapport à 2019).
La menace de la sécheresse
VNF note que la sécheresse a toutefois impacté le transport fluvial durant l’été. Ainsi, la navigation a été interrompue sur 15 % du réseau, notamment sur les petits canaux en Bourgogne, mais elle a été assurée pour les bateaux de plus grands gabarits. Par ailleurs, la clientèle de bateaux de croisière se serait reportée sur la Seine, en raison d’une sécheresse plus importante sur le Rhin et le Danube.
Pour 2023, le problème de la sécheresse est d’autant plus préoccupant que sur la Seine, les réserves de cet hiver sont d’ores et déjà inférieures de 10 % à celles de l’année passée. Ainsi, VNF précise qu’une cellule de crise se réunit tous les 15 jours pour surveiller ces réserves.
Le gestionnaire de réseau va par ailleurs continuer à investir, avec 340 millions d’euros prévus sur 2023. Parmi ses objectifs : la modernisation des infrastructures, ou encore la création d’interconnexions avec le transport ferroviaire.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock