Certes, quelques nouvelles encourageantes sont apparues du côté du secteur résidentiel avec une confirmation du rebond des ventes de logements neufs, mais aussi une amélioration des perspectives de la part des promoteurs immobiliers, voire des professionnels du bâtiment, moins pessimistes pour les mois à venir... Mais du côté des producteurs de matériaux, la grande morosité du marché s’est confirmée au cours de
l’été avec les chiffres (encore provisoires) des enquêtes rapides des mois de juillet et août. L’activité est restée figée sur des
niveaux de production environ 7 % plus bas
que ceux, déjà faibles, de l’an passé.

Pourtant, au mois le mois, les volumes ont cessé de
plonger de sorte que, au cours du dernier trimestre (juin-juillet-août), la production de granulats s’est quasiment stabilisée à son niveau
du trimestre précédent (+0,1 %), mais sur un
an, elle a perdu -7,1 % (données cvs-cjo).
Du côté du BPE, les trois mois d’été se sont
soldés par un nouveau repli de -1,7 % par rapport au trimestre précédent, laissant le niveau des livraisons -7,4 % en deçà de ceux de l’an passé à la même période.

Au final, sur les deux mois de juillet-août, les livraisons de granulats ont enregistré une quasi-stagnation par rapport à mai-juin +0,7 % (donnée cvs-cjo) et un recul de -6,8 % par rapport à l’an passé. En cumul sur les huit premiers mois de l’année, la tendance de l’activité de granulats s’inscrit ainsi en baisse de -10,7 %. Quant au BPE, la production de ce bimestre s’est encore contractée, de -1,2 % par rapport à mai-juin et de -6,5 % sur un an, laissant le cumul sur les huit premiers mois de l’année autour de -8 %.

Les travaux publics toujours en difficulté

Au total, l’indicateur matériaux afficherait un repli de l’ordre de -9% sur les huit premiers mois de l’année. Les chiffres du premier semestre suggèrent un repli de l’activité plus modéré au deuxième trimestre qu’au premier, les matériaux à destination des travaux publics apparaissant beaucoup plus impactés que ceux destinés au secteur du bâtiment détaille l’UNICEM.

Dans les travaux publics, les derniers indicateurs suggèrent tout au mieux une certaine atténuation des rythmes de contraction, mais la conjoncture demeure très mal orientée. Sur les sept premiers mois de 2015, les travaux réalisés accusaient une chute de -5,6 % sur un an et les marchés conclus s’enfonçaient de -10,3 %. Quant aux travaux routiers, l’activité plonge encore de -13 % sur la même période avec des carnets de commandes en baisse de -12 %.

Après la forte contraction de l’activité constatée au premier semestre, “l’amélioration” attendue en seconde partie de l’année serait finalement bien plus modeste que prévu si l’on en croit les premiers résultats des matériaux sur juillet-août, mais aussi les derniers indicateurs conjoncturels. Dans ce contexte, l’évolution attendue de la production pour 2015 est révisée à la baisse, de -5 % à -7 % pour le BPE et de -7% à -9% pour les granulats.

Si l’année 2016 laisse espérer une embellie dans le secteur du bâtiment, notamment le logement, le secteur des travaux publics, lui, restera marqué par certaines pesanteurs structurelles (dotations budgétaires, réforme territoriale...) en dépit des différents plans de soutien aux infrastructures. De fait, le volume d’activité du BPE pourrait se redresser timidement en 2016 (+1%) tandis que celui des granulats fléchirai