Action Logement mobilise 9 mds€ en faveur des salariés les plus modestes
De ce travail de fond est né un projet à 9 milliards d’euros « au bénéfice de la cohésion sociale et territoriale de notre pays ». Proposé par Action Logement, il vient compléter les mesures mises en place dans la loi Elan (comme la transformation de bureaux en logements, la production de logements sociaux et intermédiaires et à la lutte contre l’habitat indigne et la rénovation des copropriétés dégradées).
Pour atteindre les objectifs, Action Logement va articuler ses actions autour de 7 axes et activer ses ressources en mobilisant davantage ses réserves et en ayant un recours accru « à un endettement maîtrisé et soutenable ».
Sept axes d’action pour le logement des salariés
1er axe : 1 milliard d’euros sera consacré à l’amélioration de la performance énergétique des logements. L’idée est de favoriser la baisse des dépenses énergétiques des foyers en finançant des travaux de rénovation. Montant de la subvention ? 20 000 euros maximum par foyer. Les travaux doivent être réalisés par une entreprise agréée RGE.Les bailleurs pourront aussi se voir délivrer des prêts d’un montant maximal de 20 000 euros. Ces prêts bonifiés concerneront les logements loués par des salariés sous plafond de ressources et sous plafond de loyers.
2e axe : une enveloppe de 350 millions d’euros sera mobilisée en faveur de la mobilité. Les ménages les plus modestes, souhaitant déménager pour se rapprocher de leur lieu de travail « si celui-ci est à plus de 30 kilomètres de leur domicile ou à plus d’une demie heure de trajet et sans transport en commun adapté », pourront bénéficier d’une aide au déménagement de 1 000 euros.
De nouveaux espaces de travail, en particulier dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville, et les zones tendues seront créés par les filiales d’Action Logement.
3e axe : 2 milliards d’euros seront déployés en faveur d’un habitat « plus inclusif ». Une aide de 5 000 euros par logement et par ménage pourra être versée pour mener des travaux d’adaptation, l’objectif étant de répondre aux problématiques liées aux vieillissement et au handicap.
Les aidants sont également concernés puisqu’un logement (social ou intermédiaire) pourront leur être proposés pour qu’ils se rapprochent des personnes âgées qu’ils soutiennent. Action logement engage ainsi une politique volontariste de construction de logements destinés à ces salariés. Une opération de rénovation des EHPAD est également prévue.
4e axe : Un investissement de 1,5 milliard d’euros est prévu pour transformer des locaux vacants en logements. Action Logement financera l’acquisition et la réutilisation de ce patrimoine « obsolète et vide » dans un nouveau cycle immobilier de production de logements.
5e axe : 1,5 milliard d’euros seront destinés à l’amélioration des logements sociaux ultra-marins (travaux de désamiantage et de rénovation énergétique) et à l’accession à la propriété dans le neuf et aux travaux dans le parc privé.
6e axe : Pour « produire plus et moins cher», Action Logement consacrera 2 milliards d’euros en faveur de la construction. Le groupe adaptera les ressources de ses filiales aux besoins de production et dégagera des fonds propres pour soutenir l’action des opérateurs HLM.
Il s’agira aussi de favoriser l’accession sociale à la propriété en particulier dans les secteurs dits de « renouvellement urbain » ou « Cœur de Ville ». En ce sens, Action Logement s’engage à financer les Organismes Fonciers Solidaires (OFS), « un outil pertinent et novateur ».
7e axe : 1 milliard d’euros pour agir contre la dégradation de l’habitat ancien via l’acquisition de copropriétés très dégradées ou des lots de copropriétés dégradées pour procéder aux travaux de remise en état. L’AFL pourra, à la demande des villes, acquérir des logements pour les réhabiliter et les louer à des salariés. Enfin, le groupe s’engage à subventionner la démolition des logements sociaux obsolètes et vacants. « Les terrains ainsi libérés, quand cela est possible, pourront être mobilisés pour développer une offre nouvelle ».
Julien Denormandie indique : « Je me réjouis de ce plan d’investissement, d’une ampleur inédite. Il va nous permettre d’améliorer l’accès au logement et d’accélérer la rénovation dans l’habitat ancien. Cela va améliorer le quotidien de centaines de milliers de ménages, ce qui est l’objectif de mon action depuis 20 mois. »
Le plan a également été salué par la Fédération Française du Bâtiment (FFB). « Ce plan volontaire, élaboré par Action logement et le ministère de la Cohésion des territoires, arrive au bon moment, alors que les marchés du logement décrochent sous les coups de boutoir des mesures prises en loi de finances pour 2018. Compte tenu des habituels effets de levier, il devra permettre de financer, dès 2019 et sur trois ans, plus de vingt milliards d’euros de travaux. Reste toutefois la question de l’accession à la propriété des ménages jeunes ou modestes, pour laquelle l’annonce rapide d’une prorogation du PTZ hors grandes métropoles est impérative », déclare ainsi Jacques Chanut, son président.
R.C
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